In the past years, the ecosystem concept has gained importance in the strategy and management fields. Originated by Moore in 1993, ecosystems have since then been analysed and critically reviewed by many scholars. The biological metaphor used to describe the variety of actors suggests that artificial ecosystems emerge by themselves, a point for which it has been criticised. Past research showed that ecosystems need to be orchestrated to develop and renew over time. Although research on ecosystems flourished, our understanding of ecosystem orchestration remains limited. Reviewing the literature on ecosystem orchestration, this paper summarises the current research on the structure and dynamics of orchestration. In particular, the article reviews a recent research stream that addresses the dynamic capabilities in ecosystems, thus laying the ground for further research.
Les RTO (clusters, pôles, districts) génèrent le développement local. Ils sont animés par une structure de gouvernance dont la stratégie est de générer une intermédiation territoriale pour renforcer les réseaux dans le RTO. Les RTO sont parcourus par les relations de sous-traitance en raison des compétences locales complémentaires et des réseaux d’acteurs. Néanmoins, la littérature ne fait pas de la structure de gouvernance un intermédiaire territorial dynamisant les relations de sous-traitance dans le RTO. L’idée défendue est qu’une structure de gouvernance agit comme un intermédiaire territorial au bénéfice des relations locales de sous-traitance lorsque les membres du RTO lui demandent de le faire et qu’elle développe des cadres d’interactions entre donneurs d’ordres et sous-traitants. L’étude porte sur le RTO Mecanic Vallée (sud-ouest de la France) fort de 160 industriels. La méthodologie est celle du diagnostic territorial pour observer les stratégies locales. La méthode des générateurs de noms permet d’identifier les réseaux locaux. Les résultats montrent un renforcement des relations locales de sous-traitance ainsi qu’une diversification des productions notamment vers des secteurs éco-responsables, concrétisant la stratégie définie.
Cette communication examine comment un Service départemental d’incendie et de secours (SDIS) peut continuer à exercer sa mission de prise en charge de l’urgence médicale sur un territoire pour le rendre soutenable. Ce territoire administrativement prescrit (Raulet-Croset, 2014) s’avère proche d’un désert médical. Territoire fragile, son équilibre au sens homéostasique (Morin, 1990) peut être rompu. Une pensée complexe de ces territoires peut permettre de trouver des solutions. Grâce aux proximités (Boschma, 2005 ; Geldès et al., 2015) créées avec ses partenaires institutionnels - notamment le Conseil départemental, les médecins généralistes et le SAMU - le SDIS va apporter une réponse agile (Charbonnier-Voirin, 2011). A partir de deux exemples, nous montrerons comment les acteurs locaux ont créés un collectif d’organisation. Cette coopération - dans un contexte d’urgence - a permis de passer d’un territoire prescrit pouvant être qualifié de désert médical à un territoire construit faisant face à sa mission de service public.
L’objectif de cet article consiste à analyser comment le Cluster Montagne, qui rassemble l’ensemble des acteurs de l’aménagement touristique de la montagne français se saisit de la question de la transition écologique à travers l’initiation d’une démarche de prospective auprès de ses membres. Ainsi, deux projets collaboratifs (le Think Tank de la Montagne Française et le Club Prospective) ont été initiés par le cluster pour soutenir une réflexion prospective. Nous mobilisons les cadres théoriques autour de l'impact de la force des liens (Granovetter, 1985) et de la taille du groupe (Buchanan, 1965) pour qualifier les modalités collaboratives entre acteurs et ce faisant, la manière dont les projets engagés répondent aux objectifs initiaux. Pour ce faire, une méthodologie qualitative sera développée, avec le recours à des entretiens semi-directifs auprès des acteurs parties prenantes de ces projets. Nous montrerons ainsi que la force des liens ainsi que la taille du groupe ont effectivement un rôle sur la propension des acteurs à collaborer au sein de projets menés par le Cluster Montagne. En particulier, les liens faibles et une taille du groupe intermédiaire semblent particulièrement propices à une collaboration efficace.
A partir de la typologie des paradoxes organisationnels de Smith et Lewis (2011), cet article participe à l’étude des paradoxes en Coopérative d’Activité et d’Emploi (CAE). Les CAE sont des organisations hybrides qui accompagnent des entrepreneurs-salariés dans le déploiement de leur activité. Le caractère exploratoire de cette recherche nous positionne dans une démarche abductive et qualitative. Vingt entretiens semis-directifs sont réalisés dans différentes CAE. Ils permettent d’identifier les différents types de paradoxes présents dans les CAE et d’envisager les modalités de gestions mises en œuvre.
The ongoing energy transition requires materializing new and complex value propositions, through processes driven jointly by a variety of actors who form ecosystems that mobilise and coordinate existing and novel resources. Because these ecosystems are resource intensive and face a high risk of technological lock-in, they face great governance challenges. Our conceptual development finds three underlying tensions specific to the case of asset intensive ecosystems: collective-individual, value capture-value appropriation and efficiency-flexibility. Through a longitudinal case study of a hydrogen mobility ecosystem, our research identifies strategies aimed at balancing these tensions and how these strategies differ from the more widely studied digital ecosystems. Our main result is that because in these ecosystems the number of potential actors is limited, negotiation happens individually and not at a group level. Moreover, depending on the level of the substitutability of aspiring members, the strategies put in place by the ecosystem to ensure their adhesion differ.
Alors que les défis sociétaux qualifiés par la notion de “grands challenges” invitent à repenser radicalement l’action collective organisée, la littérature peine encore à générer de manière normative des pratiques et modalités d’action conduisant à la transformation des systèmes. Cet article s’appuie sur la perspective dite de l’innovation sociale transformatrice pour définir “l’utopie pragmatique”, comme une action collective consistant à expérimenter une utopie tout en transformant le système de façon itérative et multi-vocale. Nous étudions le cas de l’expérimentation Territoire Zéro Chômeur de Longue Durée, en tant qu’utopie pragmatique visant à éradiquer le chômage, par une approche radicalement différente de l’emploi. Notre analyse montre que la capacité d’une telle utopie à interpeller le système et à poser les prémisses d’une transformation plus structurelle repose sur la capacité des acteurs à gérer les tensions émergeant de la nature complexe, incertaine et évaluative du grand challenge visé.