L’étude du mouvement Collages Féminicides permet, au travers d’une étude de cas portant sur différentes entités territoriales, d’analyser un processus de commoning qui a lieu dans l’espace urbain. Collages Féminicides est né en 2019 et vise à dénoncer les féminicides et autres violences désignées par le collectif comme patriarcales, notamment au travers du collage de slogans sur les murs de villes et villages. Femmes et minorités de genre s’organisent autour d’une expérience corporelle dans l’espace urbain, tout en cherchant à faire exister leurs messages dans l’espace public en tant qu’espace d’échanges d’opinions notamment grâce à un relais digital et médiatique de leurs actions. Notre recherche décrit un processus de commoning qui s’appuie sur des expériences vécues en commun, des valeurs partagées, des rôles et des outils. Nous suggérons l’existence d’un processus de commonerisation permettant de devenir commoner par l’acte corporel performatif dans l’espace urbain. Nous apportons également un éclairage à la proposition de Fournier (2013) d’un commoning in, for, et of the commons en l’appliquant aux interactions entre acteur•ice•s et interlocuteur•ice•s du commoning. Enfin nous décrivons l’articulation entre espace urbain et espace digital et médiatique qui permet une action de sensibilisation dans l’espace public.
