Cette recherche longitudinale étudie la genèse et la structuration d’un collectif en middleground dans la filière mode et textile durable française. Ce collectif a produit des groupes de travail inter-entreprises, des événements, des formations, deux tiers-lieux et une entreprise labélisée « vitrine industrie du futur ». L’objectif de l’étude est de comprendre les mécanismes d’émergence et de structuration d’un tel middleground dynamisant son écosystème d’innovation. Les données recueillies entre 2017 à 2024 sont principalement composées d’entretiens semi-structurés et d’observations physiques et numériques. L’article contribue à comprendre les dynamiques de l’innovation collaborative et la genèse d’un middleground sans firme orchestratrice, dans un processus de structuration en quatre étapes. Ces résultats ont vocations à être réplicables pour d’autres secteurs industriels.
Academic entrepreneurship, the creation of a university spin-off (USO) by academic scientists, is a fruitful way to transfer knowledge from academia to industry and to promote innovation. The literature mostly investigates the antecedents and short-term impact of USOs, and there is a lack of research regarding their long-term interaction with their parent universities. Building on the process approach in an inductive perspective, we conducted a longitudinal case study on the knowledge relationship between a deep-tech USO and its parent university. Our findings show that, once the USO was created, it developed a bidirectional knowledge exchange and a long-term, close as well as mutually beneficial relationship with its parent university. This knowledge exchange takes place in an undulatory model of interorganizational ambidexterity where exploration nourishes exploitation, exploitation nourishes exploration, and a shared space of ambidexterity with co-exploration and co-exploitation exists. Through the perspective of organizational ecology, we propose to conceptualize such a knowledge relationship as a university-USO knowledge symbiosis: a permanent, cyclical, proximal, socially embedded and mutually beneficial knowledge relationship between a parent university and its USO.
To accelerate sustainability transitions in the agricultural sector, supporting innovations appears to be crucial and coordinating this support is necessary while posing several challenges and requiring specific capabilities. It is thus important to assess if the coordinating organisation has the necessary capabilities to endorse this role. Yet, assessing capabilities constitutes a theoretical and methodological challenge. A key difficulty lies in the divergence between capability models proposed in academic literature and those applied by practitioners. This article integrates both perspectives to develop a comprehensive conceptual model, following a four-step methodology: (i) a literature review, (ii) a workshop with field experts, (iii) application to a case study for refinement, and (iv) comparison with capability models from other sectors to identify generic capabilities. The resulting model offers a valuable tool for evaluating the capabilities required by hub organisations in service ecosystems supporting agricultural innovation. Additionally, the methodology provides guidance for researchers and practitioners aiming to design capability models for other types of organisations.
This research introduces the concept of systemic bricolage as a way to sustain place-based entrepreneurship. It explores how bricolage, traditionally viewed as an individual or organizational practice, can be applied at a systemic level to foster entrepreneurship in specific geographical contexts. While bricolage has been extensively studied, its systemic dimension remains largely unexplored. We propose to investigate how bricolage can sustain place-based entrepreneurship under resource constraints, focusing on the interdependence of actors in generating new value within a particular territory. The study uses the case of long-distance hiking trails (GR) in France to examine bricolage practices. These trails, which contribute to local development, often face challenges due to irregular usage and resource constraints. The research aims to understand how local actors use bricolage to sustain their activities and ensure the continuity of the GR system. The paper introduces the concept of “systemic bricolage,” providing a definition and process model to highlight its dynamic and systemic dimensions. It identifies three main processes that constitute the cyclical steps of systemic bricolage. We contend that this research contributes to the literature on bricolage and place-based entrepreneurship, offering insights for entrepreneurs and decision-makers to better understand the drivers and dynamics of place-based entrepreneurship and develop sustainable activities in specific contexts.
Cette communication explore les relations inter-organisationnelles (RIO) et leur rôle dans la construction de politiques publiques environnementales. Ces relations, définies comme un processus évolutif entre organisations, visent à créer des liens sociaux, économiques, techniques et de service pour réduire les coûts ou augmenter la valeur mutuelle. Dans le cadre de l’économie circulaire, les collectivités locales jouent un rôle d’intermédiaire, facilitant la diffusion des savoirs auprès d’acteurs variés et soutenant les transitions vers l’économie servicielle. L’objet de la recherche est de comprendre comment les organisations publiques et privées peuvent construire une politique publique circulaire efficace. Un cadre d’analyse est construit pour étudier les dynamiques inter-organisationnelles en hybridant analyse multicritères et multi-acteurs et rentes relationnelles. Ce cadre est appliqué à une étude de cas unique à l’aide d’une méthodologie qualitative inductive lors d’une recherche intervention en observation non participante pour la feuille de route de l’Économie de la Fonctionnalité et de la Coopération (EFC) en région Nouvelle-Aquitaine, mettant en lumière les avantages et limites des collaborations inter-organisationnelles.
Alors que les mécanismes de création et capture de valeur dans les écosystèmes orchestrés par des entreprises privées ont été largement étudiés, peu de recherches se sont intéressées aux écosystèmes à impact social, dominés par des organisations publiques ou associations. Or, les systèmes de valeurs, notamment sociétales et culturelles, sont centraux dans ces écosystèmes et participent à l’alignement des membres autour de la proposition de valeur. Nous conduisons une étude de cas unique sur la Ligue de l’Enseignement de Normandie et son écosystème composé à la fois d’associations, de structures publiques et d’entreprises privées. Ces acteurs proposent des initiatives pour favoriser l’inclusion et l’accès à l’éducation, aux loisirs et sports pour tous. Une analyse qualitative portant sur 20 entretiens auprès des membres de l’écosystème et des observations non participantes a permis de mettre en évidence une création de valeur portant sur l’impact social et l’interconnaissance ainsi que des mécanismes de capture de la valeur en termes de ressources humaines et financières. Une compétition en termes d’attractivité et d’attribution des subventions est également soulignée. Finalement, des mécanismes de renforcement spécifiques sont illustrés entre les connaissances générées par les formations et la diffusion de la culture et la performance financière.
De nos jours, l'entrepreneuriat social contribue de plus en plus à la réponse aux enjeux sociaux, environnementaux et culturels cruciaux. Toutefois, les déterminants influençant l’intention et l’activité entrepreneuriale demeurent peu explorés, limitant une compréhension intégrée de leurs impacts. Cette étude propose une revue systématique de la littérature permettant d’identifier ces déterminants, répartis en trois catégories : environnementaux, organisationnels et individuels. En adoptant une approche processuelle, l’analyse explore leur influence sur l’intention et l’activité entrepreneuriale, tout en examinant les théories mobilisées pour étudier ces interactions complexes. Les résultats révèlent l’importance des dynamiques environnementales, dispositifs organisationnels et déterminants individuels dans la formation de l’intention entrepreneuriale et le déroulement de l’activité en phases de pré-création, création et post création d’entreprise sociale. Cette recherche contribue à une meilleure structuration des connaissances sur l’entrepreneuriat social, en offrant de nouvelles perspectives pour répondre aux grands défis contemporains grâce à des formes organisationnelles collaboratives et durables.
Au sein des circuits courts alimentaires de proximité (CCAP), nous assistons à l’émergence de plateformes d’intermédiation territorialisées ayant pour objectif d’assurer, d’une part, la mise en relation des agriculteurs avec des clients potentiels sur un territoire, d’autre part, la gestion logistique des flux physiques et des flux d’informations liés. Cependant, la création du collectif à l’origine des plateformes de CCAP est souvent contrariée par le difficile alignement entre logiques individuelles et logiques collectives qui affecte leur pérennisation. Cette recherche s’intéresse aux mécanismes qui permettent l’adhésion des acteurs à ces plateformes et leur engagement sur la durée. Nous mobilisons le concept de proximité et les modes de coopération et de gouvernance afin de spécifier les relations au sein d’un CCAP puis nous réalisons une étude qualitative auprès de deux plateformes et de leurs acteurs pour expliciter les spécificités liées à la construction des mécanismes d’engagement.
In this paper, we analyze the attempts of collective business modeling of multi-stakeholder meta-organizations for social innovation, through the study of four empirical territorial cooperations in France. Our contribution seeks to answer the following question: how is collective business model built for MSMOs ? The aim of this study is to analyze how MSMOs for social innovation develop a collective business model that considers the business models of their members, as well as the value they produce for the MSMO, its members and more broadly the territory. Our study shows that collective business modeling of MSMOs can be seen as “bricolage” and temporary solutions as well as difficulties between members and with external stakeholders, both pointing out to an infeasible equation. This paper sheds light on specific economic and values conditions of MSMOs to develop social innovation through socio-economic activities. This also sheds light on difficulties and failures developing a collective business model of MSMO on a permanent basis, making it impossible to answer to grand challenges.