Cet article examine comment les artistes mobilisent des ressources tactiques pour naviguer entre créativité et contraintes industrielles dans les industries culturelles, en s’appuyant sur le cas de Fritz Lang et son film The Big Heat (1953). L’analyse des différentes versions du scénario du film révèle comment Lang a su exploiter des ressources tactiques pour concilier standardisation industrielle et autonomie artistique. Trois types de pratiques émergent : des pratiques légitimes (outils autorisés pour avancer ses choix), des pratiques de confusion (brouiller ses intentions créatives), et des pratiques invisibles (modifications discrètes échappant au contrôle). Ces pratiques mettent en lumière le rôle central des ressources tactiques dans la préservation d’une vision personnelle, permettant ici à Lang de transformer un projet standardisé en une œuvre emblématique de sa carrière américaine.