Compte tenu des défis pressants posés par le changement climatique, l’urbanisation et l’augmentation des surfaces imperméables, la gestion durable des eaux pluviales (GED) est devenue un enjeu majeur. En réponse, l’infrastructure verte (IV) est apparue comme une solution naturelle efficace pour cette gestion. Malgré ses avantages, la mise en œuvre de l’IV se heurte à plusieurs obstacles soulignant la nécessité d’identifier les facteurs clés qui favorisent son adoption. En outre, les facteurs qui influencent l’IV urbaine et leurs interactions n’ont pas encore fait l’objet d’études approfondies. Cette recherche met en œuvre une analyse qualitative comparative à base d’éléments flous sur 16 études de cas pour découvrir la combinaison de facteurs essentiels à un déploiement efficace de l’IV pour la GED en milieu urbain. L’analyse a permis d’identifier deux combinaisons clés de facteurs qui soulignent le rôle crucial de l’engagement des parties prenantes et des politiques et réglementations dans les projets d’IV. Cependant, la recherche souligne également le rôle important des incitations financières et des considérations techniques, qui ont été reconnues comme des obstacles dans diverses recherches précédentes. Pour garantir une mise en œuvre réussie et durable de l’IV, il est donc essentiel d’aborder ces facteurs de manière globale et simultanée.
Cette recherche explore le potentiel de l'évaluation des pratiques d'anticipation pour enrichir la mesure d'impact social des stratégies d’accompagnement entrepreneurial des entreprises d'insertion par le travail indépendant (EITI). A travers une étude de cas simple encastré, nous analysons les trajectoires d'accompagnement de neuf travailleurs indépendants handicapés (TIH) au sein du programme TIH Booster. Les résultats montrent que la mesure d’impact imposée par l’administration via les taux de sorties dynamiques néglige l'impact de l'accompagnement sur la capacité d'agir présente et future des bénéficiaires grâce aux pratiques d’anticipation des parties prenantes. Intégrer l’anticipation à la mesure d’impact social pourrait alors développer les capacités d’action stratégique des EITI. Pour ce faire, la recherche suggère la transformation de la mesure d’impact social des EITI vers une évaluation du développement de la capacité d’agir des personnes accompagnées en relation avec leurs aspirations présentes et futures.
Cette recherche explore les dynamiques par lesquelles les entreprises d’une même industrie peuvent s’engager dans l’anticipation des transformations de celle-ci, afin de comprendre dans quelle mesure la collaboration peut façonner un futur responsable. En s’appuyant sur le concepts de prospective collaborative et de gestion des transitions dans les systèmes sociotechniques, il examine les freins et leviers à la collaboration. Méthodologiquement, une enquête Delphi a été menée auprès de 25 participants, comprenant experts industriels et étudiants, pour évaluer des affirmations à caractère prospectif ou organisationnels. Le but est de saisir le degré d’adoption d’une vision unifiée ou diversifiée des transformations de l’industrie. Les résultats mettent en évidence des forts consensus sur des enjeux stratégiques clés mais aussi des divergences qui mettent en lumière des tensions organisationnelles. Ces observations permettent d’identifier des pistes pour renforcer l’efficacité des exercices de prospective collaborative afin de favoriser à terme une réponse collective plus adaptée aux enjeux actuels.
Dans cette communication, nous abordons les pratiques d’anticipation et de gestion de la transition des acteurs de l’action publique, face au défi du développement durable (Ancori, 2017). Nous présentons un travail de recherche-intervention (David, 2012) en théorie ancrée (Glaser et Strauss, 1967), mené au Conseil Départemental du Puy-de-Dôme entre 2019 et 2024, dans lequel nous avons investigué les modalités de gestion de la transition écologique par les acteurs, et des reconfigurations sociomatérielles qui s’opèrent dans la gestion de la transition écologique, comme une relation circulaire entre situation de gestion d’exploration (Lièvre, 2019) et Dispositifs de gestion (Gilbert et Raulet-Croset, 2021). L’évolution de cet agencement organisationnel (Girin, 1995) fait émerger trois séquences, dans lesquelles les acteurs veillent à maintenir trois registres d’action (Lièvre, 2016) : construction du sens, ambidextrie organisationnelle et expansion des connaissances.
Les scénarios prospectifs posent la problématique de la tension entre les capacités et incapacités à agir des parties prenantes, et plus généralement du développement de capacités à agir qui sous-tend les pratiques d’anticipation, en particulier dans leur rapport au développement durable et à la construction de futurs responsables. Pour explorer cette tension sous l’angle de la méthodologie prospective de construction de scénarios, cette communication discute les apports de trois recherches-action menées respectivement au début des décennies 2000, 2010 et 2020. Après avoir contextualisé les trois-recherches-actions, nous revenons en détail sur chacune d’entre elles dans leurs relations au développement de capacités d’action pour les parties prenantes au sein des scénarios d’action stratégique. Nous en discutons ensuite les enjeux pour l’introduction des capacités et incapacités des parties prenantes dans la méthodologie prospective.
