This article examines the manufacture of organizational comics, a particular type of visual artifacts, which aims at shaping employees’ representation about the future of their work. This article is based on a case study in the aviation industry which is currently shaken by the generalization of robots and automation. We investigate how organizational comics, presenting a bright side of the Future of Work were made. We show the power dynamics and choices which led to representing the future of work by showing some dimensions and obscuring other of automation. We identify six interrelated processes contributing to the manufacture of organizational comics: negotiation, clarification, prioritization, storytelling, popularization, interpretability. Overall, we offer three contributions: we highlight the necessity of investigating not only organizational comics' content but also how they are manufactured in order to develop a more refined view of the power relations at play in future making. Secondly, by identifying six intertwined processes in the creation of organizational comics, we show how we could intervene to shape more inclusive corporate imaginaries. Finally, we contribute to critical perspectives on Industry 4.0 by showing how its main proponents are downplaying and obscuring its negative transformations.
Les recherches antérieures sur la coopétition ont montré le rôle de l’acteur-tiers dans les phases d’émergence et de mise en œuvre de la coopétition. Ces travaux ne prennent pas en compte les asymétries de taille entre les coopétiteurs. Ainsi, les rôles de l’acteur-tiers dans la coopétition entre PME et Grands Groupes (GG) restent encore très peu explorés. A cette fin, une étude empirique est réalisée dans l’industrie de la Défense en France. Les résultats mettent en évidence, de façon générale, le rôle important joué par l’acteur-tiers dans la coopétition entre les PME et les GG. Ils montrent, premièrement, que les actions de l’acteur-tiers sont à l’origine de l’émergence de la coopétition. Ils montrent, deuxièmement, la manière dont l’acteur-tiers s'engage pour faciliter l’exécution de la relation coopétitive. Il agit ainsi pour préserver les équilibres entre les entreprises dans leurs dynamiques coopératives et compétitives. Les résultats montrent, troisièmement, que l’acteur-tiers intervient directement sur les tensions coopétitives lorsqu’elles émergent, adoptant ainsi un rôle de médiateur dans la coopétition.
Cet article examine les défis et opportunités associés à la gestion des ressources hydriques dans l’espace, en mettant en lumière le cas de la start-up MIPRONS. L’eau, indispensable à la survie humaine et aux applications technologiques spatiales, occupe une position stratégique dans l’économie spatiale émergente. En utilisant une méthodologie qualitative basée sur des entretiens approfondis avec les dirigeants de MIPRONS, cet article explore la manière dont l’entreprise a développé une technologie de propulsion innovante utilisant l’eau comme source de carburant grâce à l’électrolyse. Deux axes principaux structurent cette recherche : d’une part, l’analyse des innovations dans la gestion des ressources en boucle fermée et l’exploitation locale, ce qui reflète la façon dont l’économie circulaire s’intègre dans le secteur spatial ; d’autre part, une étude approfondie du contexte managérial spatial italien, qui se distingue par un écosystème de start-ups dynamiques, soutenu par des politiques nationales mais confronté à des défis bureaucratiques, financiers et structurels. Cette recherche met également en évidence le rôle clé des start-ups, dans la transformation des défis spatiaux en opportunités économiques et technologiques. La recherche propose enfin des pistes pour aligner innovation, durabilité et gouvernance internationale, tout en soulignant le potentiel du secteur spatial de l’Italie pour s’affirmer comme un acteur stratégique de l’économie mondiale spatiale.
While prior research has examined the determinants and outcomes of sustainability-driven innovation, the strategic interplay between leveraging internal capabilities and forming external collaborations remains underexplored, particularly in resource-intensive industries where dynamic capabilities play a pivotal role in balancing proprietary innovation with systemic partnerships. This study investigates how firms navigate the strategic dilemma of pursuing sustainability-driven innovation internally versus through external collaborations. Drawing on a longitudinal case study of ALPHA, a global mining leader, the research explores how internal capabilities and partnerships drive innovation in areas like low-carbon technologies, renewable energy, and circular economy practices. Findings highlight the trade-offs between control and resource sharing, emphasizing the role of dynamic capabilities in balancing proprietary innovation with systemic collaboration. This study contributes to the literature on sustainability-driven innovation by providing insights into the strategic responses to sustainability imperatives and offering practical implication for firms managing similar challenges.
This study investigates the oil and gas industry's response to climate change, focusing on why major multinational corporations have struggled to reduce global greenhouse gas emissions. By bridging strategic management, Corporate Social Responsibility (CSR), grand challenges, and organizational studies, this empirical research explores how organizations navigate complexity and practices linked to organizational culture. Using a qualitative longitudinal case-study approach, integrating strategy-as-practice and institutional work, findings reveal that CSR inclusion into corporate strategy is a time-dependent process, influenced by organizational culture and stakeholder demands. The study highlights the fragility of CSR performance compared to economic performance and underscores the importance of a sustainable organizational culture for effective CSR integration. This research contributes to understanding the complexities of corporate climate action and offers insights for policymakers and industry stakeholders.
La transformation digitale des organisations représente un changement organisationnel complexe et incertain, à la fois pour les acteurs devant le conduire que pour les employés dont les métiers sont déstabilisés. Dans ce contexte, les enjeux émotionnels et les processus de gestion des émotions apparaissent essentiels à comprendre. Nous nous inscrivons dans le champ théorique des émotions en contexte de changement organisationnel et plus particulièrement dans l’étude de la régulation émotionnelle afin de comprendre les facteurs expliquant son efficacité. En mobilisant un cas de changement organisationnel issu d’une recherche effectuée avec une grande entreprise industrielle française, nous analysons les efforts de régulation émotionnelle initiés au sein de l’organisation mettant en jeu plusieurs groupes d’acteurs et leur réception par les métiers opérationnels, à l’aune de leurs expériences vécues du changement. Nous trouvons deux facteurs intervenant sur l’efficacité de la régulation émotionnelle s’exprimant en termes de distance entre acteurs, la distance entre l’intérêt des acteurs, orientés vers le changement ou la continuité de l’activité, et la distance aux métiers. La notion de Distance Intérêt – Métier émerge comme modérateur des efforts de régulation émotionnelle dans les organisations, et contribue à distribuer la place des différents groupes d’acteurs dans de tels dispositifs.
Malgré son rôle critique dans les stratégies de durabilité, l’éco-conception reste peu déployée en pratique. Certains auteurs attribuent cette limite à un manque d’intégration explicite des dimensions de valeur dans le cadrage de l’éco-conception. Ainsi, croiser ces enjeux avec la littérature en management de l’innovation, notamment relative aux processus d’exploration de la valeur de l’innovation, ouvre de nouvelles perspectives. S’appuyant sur une étude longitudinale d’un projet de conception collaborative d’un éco-score pour une filière industrielle, cet article met en avant qu’une initiative collective de conception d’indicateurs peut contribuer à structurer un cadrage multi-acteur, alignant les parties prenants sur différentes dimensions de valeurs. Ce travail illustre que de telles dynamiques permettent d’aligner les parties prenantes et de légitimer des produits éco-conçus désirables.
Dans les années 1990-2000, le champ de la sidérurgie est parvenu à maintenir une autonomie institutionnelle conséquente alors même qu’elle rencontrait de fortes difficultés économiques. Nous tentons d’expliquer ce paradoxe en montrant comment les acteurs institutionnels de la sidérurgie se sont saisis d’une innovation sociale conçue à l’intérieur de leur champ afin de maintenir les frontières de ce dernier. En mobilisant une approche institutionnaliste, nos résultats suggèrent que cette innovation, appelée « démarche compétence », a permis de maintenir un compromis entre logique sociale et logique de marché au sein du champ (flexibilité de la main d’œuvre contre garantie d’employabilité), instaurant ainsi des modes de gestion de la main d’œuvre à la fois perçues comme innovants et identifiés spécifiques au champ. L’innovation sociale peut ainsi être vue comme une forme de travail institutionnel agissant comme un mécanisme de défense face à d’autres champs rivaux conduits par des idéologies différentes. Aussi, elle peut constituer pour les organisations un moyen de combler le vide institutionnel causé par le retrait des pouvoirs publics au sein du champ.
Cette recherche examine la transformation des relations client- consultant dans les sociétés d'ingénierie confrontées à des changements organisationnels comme la délocalisation et le télétravail. S'appuyant sur les théories des services à forte intensité de connaissance (KIBS) et des Project-Based Organizations, l'étude analyse comment les managers peuvent accompagner leurs consultants dans l'établissement de relations partenariales durables avec leurs clients industriels. La méthodologie, majoritairement qualitative, mobilise entretiens semi- directifs, questionnaire, focus group, scénarios projectifs, narrations et analyse documentaire, sur un plateau de 90 consultants d'une société d'ingénierie. Les résultats identifient cinq moments critiques dans la relation client- consultant et trois tensions majeures : l'impact du travail à distance sur les interactions spontanées, les effets du turnover sur la continuité relationnelle, et les défis interculturels. L'étude démontre que la performance relationnelle repose sur un équilibre entre compétences techniques et interpersonnelles, nécessitant une approche managériale holistique intégrant formation interculturelle, gestion des connaissances et ritualisation des échanges.
