Cet article s’intéresse au potentiel de la dé-digitalisation du travail pour contribuer aux efforts de durabilité, essentiels à l’ère de l’anthropocène. En effet, le travail n’a pas été épargné par la digitalisation dont les effets en termes de durabilité sont questionnables. Après avoir présenté l’intérêt d’une dé-digitalisation du travail, je souligne que la question de sa mise en œuvre reste entière mais pourrait relever d’enjeux de transformation identitaire. Puis, je propose une étude exploratoire d’une dé-digitalisation de mon travail, par une auto-ethnographie. Je montre que l’engagement dans un micro espace de travail sur l’identité peut soutenir cette dé-digitalisation en facilitant une transformation de l’identité professionnelle. Toutefois, cette dé-digitalisation est plus facile à appliquer "en coulisses" : elle est davantage mise en œuvre dans les zones protectrices de l’espace du travail que dans celles avec de la contestation, et elle prend des formes différentes selon ces zones. Mon article propose donc des pistes pour la prise en compte de l’anthropocène.