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David Albert

Le management a-t-il un langage professionnel ? A partir de La technologie Générale de Beckmann (1806) et du tome 3 des blue books de General Electric sur Le travail d’un manager professionnel (1954), cet article propose une analyse des termes, et en particulier des verbes d’action, et compare les deux corpus. Nous concluons (1) que le management général a bien les propriétés d’une technologie générale au sens de Beckmann. ; (2) que le travail du manager professionnel tel que présenté par General Electric prend bien la forme d’une nomenclature avec des entrées principales et des subdivisions, comme la technologie générale de Beckmann, mais que, contrairement à la nomenclature de Beckmann, un certain nombre de sous-activités se retrouvent dans plusieurs des quatre grandes activités du management, et que les verbes utilisés restent à un niveau élevé de généralité ; (3) que les termes utilisés sont bien univoques, comme dans les langages de spécialité et professionnels ; (4) qu’il existe une structure qui ressemble globalement à des relations hyperonymes/hyponymes, mais ce n’est que partiel ; (5) que le langage de management de General Electric, en 1954, ne contient ni néologisme, ni d’adaptations ou déformation de termes spécifiques et (6) que le corpus de General Electric ne contient aucun label, très peu de métaphores et peu de platitudes, et quasiment pas de jargon. Le management général a donc un langage professionnel, mais, en 1954, ce langage n’utilise que des mots du langage courant et témoigne d’une nature technique du management comme technologie générale de l’action collective dans un contexte de recherche d’efficacité et de responsabilité