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Boisselier Pauline

Depuis le début des années 1980, la politique néolibérale s'est répandue et s'impose aujourd'hui dans le secteur public. Les appels à projets sont alors devenus un outil de gestion essentiel pour déléguer les politiques publiques aux associations, entraînant une fragilité des financements. D'une part, les États conçoivent des appels à projets qui répondent à leur objectif et à leurs besoins. D'autre part, les associations peinent à intégrer leurs activités dans les projets que l'État propose. Ce décalage peut laisser le public accompagné sans réponse, remettant ainsi en cause les actions proposées, ce qui interroge sur l'influence de l'appel à projets sur l'identité des associations. Dans notre étude abductive menée auprès de 22 associations menant des actions sociales, nous avons exploré les changements qu'elles vivent et comment elles y font face. Nos résultats montrent que les outils de gestion sont à l'interface de la relation entre les associations et leurs bailleurs de fonds. Ils sont les instruments d'un rapport de force qui permet à ceux qui en proposent l'usage de définir les modalités de conduite de l'action sociale et plus généralement de structurer un secteur d'activité. Le renforcement identitaire devient alors un axe stratégique, alors que le modèle économique de l’association recherche une hybridation identitaire à la croisée de l'association et de l'entreprise. Nous contribuons à la littérature sur le rôle des outils de gestion et de l'identité organisationnelle en démontrant qu'un outil peut avoir un impact sur l'identité organisationnelle.