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Communications par thème

Thème : ST-AIMS 06 : La performance globale - évaluation de la RSE ou utopie mobilisatrice ?
Identification des leviers de la performance sociétale dans les modèles de capitalisme : une analyse du pouvoir explicatif et prédictif des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance

La performance sociétale des entreprises (PSE), qui peut être envisagée comme une traduction mesurable des principes de la RSE dans le management des entreprises suscite aujourd’hui un nombre important de recherches consacrées à ses déterminants et sa mesure. La diffusion de plus en plus large du concept de PSE au niveau international a notamment engendré un courant de recherche inspiré par l’analyse institutionnelle comparée (Doh et Guay, 2006), qui s’intéresse aux performances des différents modèles de capitalisme en matière environnementale, sociale et de gouvernance (ESG) dans une optique comparative. Les approches néo-institutionnelles mobilisées dans ces analyses comparatives permettent d’expliquer les différences entre modèles de capitalisme, au niveau macro-économique. Toutefois, elles sont moins efficaces lorsqu’il s’agit de mettre à jour les mécanismes de différenciation aux niveaux méso et micro économiques, à l’intérieur d’un modèle donné. Les approches du courant des ressources stratégiques (resource-based theory), qui éclairent les choix réalisés au niveau des firmes, fournissent selon nous un cadre d’analyse complémentaire à ces niveaux d’analyse. L’objectif de cette recherche est donc de développer, dans un cadre conceptuel articulant approches néo-institutionnelles et théorie des ressources stratégiques, une compréhension plus fine des « leviers » ESG qui permettent d’obtenir un niveau de performance de référence (opérationnalisé par l’appartenance au groupe des meilleures entreprises ou best in class) dans chacun des modèles de capitalisme au sens d’Amable (2005). Pour chaque modèle de capitalisme, nous cherchons à isoler les domaines ESG les plus discriminants, sur lesquels les responsables d’entreprises auraient un intérêt stratégique à investir afin de rejoindre le groupe de référence et gagner ainsi en légitimité vis-à-vis de leurs concurrents appartenant au même modèle.
Notre méthodologie s’articule en trois phases : après avoir segmenté l’échantillon en deux groupes (les best in class et les autres entreprises), nous avons estimé des modèles de régression logistique prédictifs de l’appartenance à la best in class sur chaque modèle de capitalisme envisagés successivement. Nous avons ensuite effectué des simulations permettant d’analyser les impacts des progrès effectués dans un domaine ESG particulier sur les chances de rejoindre le groupe de référence (best in class).
Nos résultats, obtenus sur un échantillon de 2452 entreprises extraites de la base Vigeo Eiris sur une période de 16 ans (1999-2015), montrent que les leviers de performance ESG diffèrent bien selon les modèles de capitalisme : certains de ces leviers ont un effet multiplicateur plus important en fonction du modèle considéré, ce qui devrait fournir aux firmes des incitation plus fortes à développer des stratégies proactives pour améliorer leur performance sociétale sur les critères permettant d’actionner les leviers les plus « rentables ».

Thème : ST-AIMS 06 : La performance globale - évaluation de la RSE ou utopie mobilisatrice ?
Effets de pairs et responsabilité environnementale au Cameroun

Ce travail a pour objectif d’estimer les effets des pairs et par conséquent le multiplicateur social du comportement environnemental des entreprises. Les données proviennent d’une enquête menée par l’Institut National de la Statistique (INS) sur 1008 entreprises du secteur industriel au Cameroun. L’approche théorique se fonde sur un modèle linéaire-en-moyenne. Nous supposons que les entreprises interagissent en groupe dans leur engagement en matière d’environnement. Plusieurs définitions de groupe de référence (selon l’espace géographique et le type d’activité de l’entreprise) sont considérées. L’approche des Variables Instrumentales (VI) nous permet de trouver un multiplicateur social de 5,29 lorsque le groupe de référence est le type d’activité de l’entreprise. Le bon groupe de référence pour les entreprises serait donc le secteur d’activité et non la proximité géographique avec les autres entreprises. Ainsi, l’impact d’une politique de lutte contre la dégradation de l’environnement est plus de cinq fois plus élevé lorsqu’on tient compte des effets de pairs dans le secteur d’activité de l’entreprise. En plus des effets individuels (adoption des TIC, ancienneté, taille, affiliation internationale, statut juridique (en faveur des sociétés anonymes), nationalité et niveau d’étude du dirigeant (en faveur des européens non français et des personnes moins éduquées), ce travail met en évidence l’importance du multiplicateur social dans la lutte contre la dégradation de l’environnement.

Thème : ST-AIMS 06 : La performance globale - évaluation de la RSE ou utopie mobilisatrice ?
Outils éthiques et diversité culturelle dans les multinationales

L’éthique des affaires prend une importance croissante pour les entreprises multinationales (EMN). Toutefois, les processus de définition et implémentation des outils éthiques et leurs conséquences en termes de performance sont encore mal connus. Cette recherche vise à mieux comprendre la manière dont les outils éthiques (charte éthique, formation éthique, valeurs d’entreprise…) « voyagent » au sein des EMN, et dont ils sont transmis aux employés des différentes filiales. Plus précisément, nous posons la question de savoir quelle(s) approche(s) du modèle EPRG de Perlmutter (1969) les EMN adoptent au niveau de l’implémentation des outils éthiques. Ce modèle destiné à analyser les relations entre maison mère et filiales des EMN en distinguant quatre approches (Ethnocentrique, Polycentrique, Régiocentrique, Géocentrique) reste clairement d’actualité pour la recherche en management international. Son application au domaine de l’éthique des affaires permet d’avoir une vision structurée et synthétique de la manière dont les outils éthiques des EMN sont développés et déployés à l’international. Cet article met ainsi en lumière la manière dont les EMN traitent avec la diversité culturelle dans un contexte de globalisation toujours plus prononcé. Au niveau empirique, cette recherche se base sur l’étude exploratoire de sept cas d’EMN originaires de quatre pays. Ont été réalisés un entretien semi directif par entreprise, et des documents ont été collectés. Une analyse de contenu systématique a été faite des données qualitatives ainsi recueillies.
Les résultats montrent qu’aucune entreprise n’adopte exclusivement l’une des quatre approches. La prédominance de telle ou telle approche dépend de la structure de l’entreprise à l’international, de son histoire, de la nature de l’outil éthique implémenté et de plusieurs autres paramètres variant d’une entreprise à l’autre. L’hypothèse issue de travaux en gestion internationale des ressources humaines selon laquelle l’approche ethnocentrique est privilégiée dans les rapports avec les pays pauvres et peu développées se vérifie au niveau des outils éthiques. Les résultats montent aussi que la diversité culturelle devrait être prise en considération dans l’élaboration, la diffusion et l’adaptation des outils éthiques des EMN, en vue de faciliter leur implémentation, et d’en renforcer les effets positifs sur la performance.

Thème : ST-AIMS 06 : La performance globale - évaluation de la RSE ou utopie mobilisatrice ?
Les systèmes produit-service conduisent-ils à des business models plus durables ?

Dans cet article, nous proposons d’utiliser la notion de business model durable (SBM) pour évaluer la contribution des systèmes produit-service (PSS) au développement durable et à la RSE. La littérature sur les PSS a toujours mis l’accent sur leur potentiel en termes de développement durable, mais d’une part ce potentiel est davantage postulé que démontré, et d’autre part, les aspects sociétaux ne sont généralement pas intégrés. Aujourd’hui, une littérature émerge sur la notion de SBM, notion qui peut être utilement mobilisée afin de mieux analyser et comprendre cette éventuelle contribution. Plus précisément, nous utilisons le Triple Layered Business Model Canvas (TLBMC) proposé par Joyce et Paquin (2016) comme une grille d’analyse d’un business model durable. Cette grille est ensuite utilisée pour étudier le cas de Michelin solutions, dont le business model s’est progressivement orienté vers la proposition de PSS et l’économie de fonctionnalité. Cette grille fournit un cadre conceptuel permettant de comprendre l’évolution du business model de l’entreprise vers les PSS, et d’analyser le caractère durable de ce business model. L’analyse, essentiellement documentaire, permet de montrer que Michelin solutions a réalisé de réelles innovations de business model, avec un impact indéniable sur l’environnement. L’analyse de la strate sociétale du business model montre en revanche que la stratégie RSE reste largement déconnectée des éléments économique et stratégique du business model, et qu’il n’y a pas de cohérence évidente entre les aspects économiques et environnementaux d’une part, et les aspects sociétaux d’autre part, dans le cas de Michelin solutions. Cet article permet de confirmer l’intérêt de la notion, émergente, de business model durable, au plan théorique comme au plan empirique. En effet, en soulignant la nécessaire intégration des différentes dimensions de la création de valeur, elle permet d’en avoir une vision plus systémique et de mieux relier business model et stratégie RSE. Au niveau empirique, elle peut permettre d’aider les entreprises à créer ou à reconcevoir leur business model pour plus de durabilité, et de guider l’action publique vers le soutien de business models contribuant réellement au développement durable.

Thème : ST-AIMS 06 : La performance globale - évaluation de la RSE ou utopie mobilisatrice ?
Toward a mountain resort’s overall performance management

Major source of wealth and job creation for mountain territories, mountain resorts have been facing, for several years, new economic, environmental and social challenges. Many professionals and researchers have insisted on the need for touristic destinations to move from a “financially myopic” view of performance to an overall view that encompasses “social and environmental activities” (Sainaghi et al., 2017: p.37) and blame a lack of performance management practises (Zehrer et al., 2016). Despite those challenges, performance management practises in the context of mountain resorts is still under-researched.

This work seeks to fill that gap and contribute to a new approach of overall performance management for mountain resorts using Performance Measurement and Management Systems (PMMS). We focus solely on the design aspect of PMMS using Ferreira and Otley’s (2009) framework and its eight central features as analysis grid. Thus, this study aims to contribute to tourism performance literature by adapting this PMMS framework design to the context of mountain resorts. This work relies on a qualitative research methodology consisting of the study of four distinct resorts located in the French Alps. Data collection was made through a total of 55 interviews.

Ferreira and Otley’s (2009) framework has proven to be quite relevant in studying our four cases. In particular, the strategy related features of the framework were perceived as very important as they played a central role in moving from a “touristic-only” performance to an “overall resort wide” performance. Also, the framework’s features related to performance measurement were perceived as essential. Thirdly, the feature organisation structures were perceived less important than the individuals in charge and their leadership. This observation, echoing some recent research works in tourism calling for a shift in focus from structures to leadership (Beritelli and Bieger, 2014), led us to propose an adapted version of the framework by adding a ninth key feature, namely the leadership network. We conclude that PMMS approach appears not only valid but also very relevant in helping mountain resorts manage their overall performance. Eventually, this research work reveals promising opportunities for further research, in particular in studying the link between PMMS features and actual overall performance of mountain resorts.

Thème : ST-AIMS 06 : La performance globale - évaluation de la RSE ou utopie mobilisatrice ?
Intégration stratégique des démarches de RSE mise en œuvre par les entreprises du secteur de l’eau en France : une analyse en termes d’isomorphisme institutionnel

Cet article met en perspective l’institutionnalisation progressive des départements de RSE et le déploiement des démarches environnementales et sociales au cours des dix dernières années avec la mutation progressive de leur modèle d’affaires de ces entreprises. Notre objectif est d’envisager la manière dont les actions de RSE s’intègrent et contribuent à la stratégie plus globale des acteurs. L’analyse empirique des stratégies déployées atteste du degré élevé d’isomorphisme institutionnel qui caractérise les deux opérateurs. Paradoxalement, les dirigeants de ces sociétés insistent sur le levier que constituent les démarches de RSE vers l’obtention d’un avantage concurrentiel durable. Nous démontrons que l’isomorphisme institutionnel observé dans la structuration et la mise en œuvre des démarches de RSE constitue une adaptation des firmes aux pressions issues de leur environnement concurrentiel. La contradiction entre d’une part ce phénomène et d’autre part le discours des acteurs insistant sur les démarches de développement durable comme moyen d’atteindre un avantage concurrentiel n’est en réalité qu’apparente. Le poids croissant des thématiques sociales et environnementales dans la stratégie des opérateurs de gestion des services d’eau et d’assainissement permet en effet d’affirmer la suprématie du modèle de gestion déléguée face aux régies municipales.

Thème : ST-AIMS 06 : La performance globale - évaluation de la RSE ou utopie mobilisatrice ?
VERS UNE CONTRIBUTION DE LA RSE A LA PERFORMANCE GLOBALE DES ENTREPRISES : UNE ETUDE EMPIRIQUE

L’évolution de l’environnement économique actuel exige la prise en compte non seulement de la performance de l’entreprise mais aussi et surtout de la préservation de l’environnement et le développement du personnel. L’objectif de cet article est de connaître les réalités des entreprises en matière de responsabilité sociale de l’entreprise (RSE) et de performance globale et par ricochet de chercher à établir une relation de cause à effet entre la politique RSE et la performance globale desdites entreprises. En ce qui concerne l’approche méthodologique retenue, les exemples cités sont issus de sources primaires et secondaires : entretien avec plusieurs responsables, rapports d’expert, observation, rapports économique et social d’entreprise, classement des entreprises par l’Institut National de la Statistique (INS). Le type d’informations recherchées exige le plus souvent un approfondissement par la collecte de données issues de sources primaires. Repérer les partenaires (nombre, type), identifier l’action, sa portée, son lieu de mise en œuvre et la durée de la coopération. Les principaux résultats font ressortir une relation à mie-teinte entre la RSE et la performance globale.