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Taupin Benjamin

Dans cet article, nous examinons le rôle joué par l’entité non-humaine qu’est l’océan dans le travail institutionnel. Le travail est réalisé par les acteurs de l’écosystème économique du surf d’une station balnéaire girondine afin de modifier l’institution qui régit la relation entre cet écosystème et l’océan. Pour cela, nous nous appuyons sur l’exposé des résultats d’une étude de cas approfondie de cette économie locale, structurée autour de la pratique du surf, et dont le rapport à l’océan a été modifié par un travail institutionnel facilité par l’érosion inédite du trait de côte lors des tempêtes de l’hiver 2013-2014. Nous mettons ainsi à profit une analyse qualitative de 32 entretiens, réalisés avec les parties-prenantes de cette industrie locale, pour identifier le rôle joué par une entité naturelle dans l’action volontaire réalisée sur les institutions. Le recours au cadre théorique de l’anthropologue Philippe Descola, concernant les figures des relations entre humains et non-humains, nous conduit 1) à reconsidérer la manière d’intégrer la matérialité dans le travail institutionnel lorsqu’il s’agit d’une matérialité naturelle, comme c’est le cas avec l’océan, et 2) à proposer, à travers les travaux de l’anthropologue, une manière d’opérationnaliser l’étude d’un tel travail institutionnel associé à la capacité d’agence de la nature.