Les entreprises font face à une pression du résultat croissante et à des évolutions de marché de plus en plus fréquentes et marquées. Elles doivent donc développer leur agilité, leur performance et leur capacité d’innovation et sont à la recherche d’innovations managériales permettant de développer chez leurs collaborateurs les qualités telles que la motivation, l’engagement, mais aussi la créativité, la prise d’initiative, l’autonomie ou encore la capacité de s’adapter au changement et de gérer cette pression croissante. A un niveau plus collectif, les entreprises recherchent des équipes qui sont capables de s’organiser, de communiquer et de développer une forme d’intelligence collective basée sur la coopération et la solidarité. Parmi les nombreuses innovations managériales qui se développent actuellement, la mindfulness (ou pleine conscience) retient l’attention d’un nombre croissant d’entreprises, du secteur technologique notamment (Google, Apple, Sony, ING…), qui ont mis en œuvre des programmes s’appuyant plus ou moins sur la pleine conscience. La pleine conscience est « la conscience qui émerge quand l’individu porte son attention de manière volontaire, dans l’instant présent et sans jugement, au déroulement de l’expérience à chaque moment» (Kabat-Zinn J., 2003). Si ce concept et ses effets ont fait l’objet d’une recherche approfondie dans le domaine psychologique, la recherche sur la pleine conscience dans le domaine du management est encore embryonnaire et il est nécessaire d’en évaluer la contribution aux organisations ainsi que de comprendre comment elle s’y intègre. L’objet de cette recherche est donc d’évaluer les effets d’un développement de la pleine conscience chez les managers de proximité par une étude de cas sur leur vécu et leurs pratiques managériales. Par ailleurs, nous discuterons du caractère novateur de la pleine conscience en termes de pratique managériale. Les résultats montrent des effets positifs marquants sur deux compétences majeures identifiées par les managers et qui soulèvent des difficultés importantes dans leur quotidien : leur capacité à encadrer une équipe de collaborateurs avec tout ce que cela implique en termes de compétences relationnelles et leur capacité à s’organiser et prioriser leurs activités. Par ailleurs, la méthodologie de la recherche permet d’apporter un éclairage le caractère novateur de la pleine conscience dans deux environnements organisationnels favorables et moins favorables.
