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Moungou mbenda Sabine patricia

L’objectif de cette communication est de confronter les mécanismes de gouvernance au pouvoir des dirigeants des entreprises publiques. A la lumière des théories de l’agence et du marché politique et des données de sources secondaires sur les entreprises publiques camerounaises, les résultats montrent le caractère ambivalent du pouvoir du dirigeant engagé dans une relation d’agence impersonnelle avec des mécanismes et organes de contrôle régis par d’autres agents du principal. D’une par les pouvoirs décisionnels et d’action du dirigeant sont fortement encadrés par les pouvoirs élargis du conseil d’administration, la logique politique de la gestion des entreprises publiques, l’orientation administrative et financière des contrôles du dirigeant. D’autre part, l’inefficacité de cet encadrement laisse une marge de manœuvre importante au dirigeant, qui jouit d’importants pouvoirs informels fondés entre autres sur le caractère non concurrentiel du marché des biens et services, la quasi inexistence du marché financier, l’ancrage politique du marché des dirigeants publics, le fonctionnariat des membres du conseil d’administration et l’aptitude du dirigeant à développer des mécanismes d’enracinement. Comme dans toute relation d’agence, les fondements de cette ambivalence du pouvoir du dirigeant sont à rechercher dans l’asymétrie et l’imperfection de l’information, l’opportunisme des acteurs et l’incertitude environnementale. Toutefois, ces éléments semblent exacerbés par le statut « impersonnel » de l’Etat-actionnaire. En dernière analyse le dirigeant, tout comme le conseil d’administration (principal contrôleur du dirigeant), sont tous deux des employés de l’Etat. L’entreprise publique peut donc apparaître comme une institution aux pouvoirs écartelés à ses dépens. Les recommandations managériales visent principalement la responsabilité sociale du dirigeant et l’intelligence du conseil d’administration.