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Hakizumukama Alexis

Notre recherche s’inscrit dans la nécessité de compréhension du contexte pour une gestion locale efficace des filiales d’organisations internationales opérant en Afrique. En effet, l’accommodation contextuelle affecte impérativement la politique managériale au sein de ces organisations. En effet, leurs responsables sont souvent confrontés à un dilemme de choix entre adaptation ou contrôle. Tel est plus particulièrement le cas pour les filiales d’organisations internationales réalisant leur action dans un contexte hostile et incertain. Dans ce contexte qui est celui de plusieurs ONG internationales oeuvrant en Afrique, plusieurs facteurs entrent en ligne de compte dans ce dilemme managérial centré sur le choix entre un modèle adaptation et un modèle contrôle. Notre recherche constitue une critique et une remise en cause du succès de l’approche universaliste et vise à diagnostiquer les autres voies de management possibles en suggérant lun modèle de management qui semble mieux approprié aux filiales d’organisations internationales opérant dans un contexte incertain. Pour y arriver, nous tentons de répondre à la question centrale suivante : « Comment se traduisent, la volonté et les politiques managériales des maisons-mères pour les filiales opérant en contexte africain ? » Dans notre argumentation théorique, nous mobilisons essentiellement les théories universaliste, culturaliste et institutionnaliste ainsi que la théorie des configurations. Notre recherche se fait suivant une méthodologie qualitative et se veut empirique. Elle s’inscrit dans une démarche interprétative à travers une étude de cas. Notre recherche porte sur trois filiales d’ONG internationales localisées au Burundi. La collecte de données combine trois techniques (interviews auprès des cadres, observation directe de sur terrain et les sources documentaires). L’analyse se base sur le modèle contextualiste et sur la théorie de la régulation sociale. Notre constat est que le modèle de gestion basé sur le contrôle conduit la filiale dans une logique de soumission ou de contournement de la règle et des pratiques élaborées par la maison mère. Aussi se heurte-t-il rapidement à la résistance de certains groupes d’acteurs qui sentent leurs intérêts menacés. Notre étude montre que, même si le choix managérial exclusif entre contrôle et adaptation semble nécessaire chez certains managers, il n’est pas indispensable car la combinaison des deux modèles est également possible. Ainsi, le modèle de management que nous proposons privilégie un processus d’appropriation de la volonté de la maison dominée par la régulation sociale conjointe telle que préconisée par Raynaud, donc une combinaison équilibrée entre la régulation de contrôle et la régulation autonome. Ce mixte présente un grand avantage car il peut ouvrir le champ à l’innovation et éradiquer des conflits issus de la domination d’un modèle exclusivement axé sur le contrôle ou l’adaptation. Pour y arriver, les responsables des filiales devront perpétuellement se mettre à la recherche d’un équilibre idéal lequel est très dynamique et instable car il varie en fonction de la répartition du pouvoir au sein de l’ONG et des intérêts des acteurs.