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Bousalham Youcef

Résumé : Le présent écrit n’est pas un article académique à proprement parler. Il s’inscrit pourtant au croisement de réflexions scientifiques menées parallèlement en GRH sur le thème de la diversité et de l’inclusion, et en théorie des organisations, au sein du courant des Critical Management Studies qui, depuis l’article initiateur de Spicer et al. (2009) s’interroge sur l’opportunité et les modalités d’une critique performative en management. Cet article ne prend pas directement part à cette discussion académique et ne prétend pas « penser » la performativité critique mais ambitionne davantage de contribuer à « la faire ». Nous posons plus particulièrement la question de l’inclusion et de la diversité dans les grandes écoles françaises, mais en refusant de produire une énième recherche académique visant à montrer les avancées en la matière ou, au contraire, à en dénoncer les insuffisances . Moins académique et volontairement subjectif, nous nous appuyons ici sur une forme particulière de performativité critique, que nous travaillons à développer en lien avec les notions d’écart et d’entre empruntées à Jullien (2016) ; voir par exemple (XXXX, 2019, 2020). Proche de ce que la sociologue afro-américaine Patricia Hill Collins appelle intellectual activism (Collins, 2012 ), ou de ce que la chercheuse Debra Meyerson appelle tempered radicalism (Meyerson et Scully, 1995, Martin, 2015) cette démarche, en l’espèce, nous conduit à aborder quelques questions concrètes qui touchent nos espaces d’enseignement du management et la manière dont y est abordé la question de l’altérité. Cette proposition peut ainsi se lire à la fois comme une harangue ou un plaidoyer en faveur d’un enseignement incisif, critique et humaniste de la diversité dans les grandes écoles et/ou comme une étude de cas participant à un tel projet pédagogique. En nous appuyant sur l’étude de cas du Petit Paumé (du nom de ce guide estudiantin plusieurs fois épinglé pour des descriptions xénophobes, misogynes et renvoyant plus généralement à des problématiques d’inclusion et de diversité (genre, handicaps, sociale, etc. ). Nous nous focalisons ici plus spécifiquement sur un volet particulier de cette « diversité » que ces étudiants présentent dans leurs écrits comme des rebeux et des beurettes. Nous proposons quelques exercices et tactiques d’écart à l’attention des étudiants concernés par ces écrits – Les petits Paumés donc, et peut-être au-delà – pour contribuer à les initier à une pensée réflexive, critique, complexe, plurale, par trop souvent absente de leur univers de formation et qui leur permettrait de penser certains des défis sérieux que posent leurs écrits. D’ordre à la fois éthique et politique ces questions spécifiques d’altérité nous interrogent sur le type de sujets/dirigeants que nos écoles de management souhaitent susciter et sur le modèle même d’organisations, d’entreprises et de société que nous désirons effectivement promouvoir.