Cet article étudie la place et le rôle de l’expérience collaborateur en lien avec l’évolution perceptive de la marque employeur (ME) chez de nouveaux entrants. Le questionnement de recherche poursuivi est double. En premier lieu, vérifier empiriquement des propriétés générales de l’expérience collaborateur théoriquement induites de la littérature (interactionnelle ; enracinée ; d’apprentissage ; indéfinie et continue). En second lieu, apprécier empiriquement l’influence de l’expérience vécue sur la perception interne de la ME au cours du temps et, par suite, son influence sur la fidélité. La méthodologie employée, de nature qualitative et diachronique, repose sur le suivi d’une cohorte de 40 militaires du rang de l’armée de terre sur leur première année de contrat. Bien qu’exploratoires et circonscrits, les résultats de la recherche conduisent à une primo-validation des propriétés expérientielles inférées. Une première observation qui remet pour partie en question la conceptualisation de la ME en tant qu’outil de fidélisation articulée autour d’une perception externe, supposant des attentes initiales fondant la candidature, devant ensuite se « vérifier » durant l’expérience en emploi (interne), leur incongruence valant diminution de la fidélité. Notoirement, la mise en exergue de la capacité de l’expérience, du fait de ses propriétés, à faire naitre de nouvelles attentes et occulter celles initiales, amène à discuter une telle conceptualisation, à en proposer une nouvelle et en interroger la portée tant pratique que théorique.
