Les critiques adressées aux formations en management sont croissantes depuis la fin du XXe siècle, notamment pour la dissociation entre le contenu des cours de gestion et les réalités pratiques. Ces critiques s’intensifient alors que les enjeux planétaires deviennent prégnants. L’entraînement technique à défaut d’une réelle éducation managériale « désincarnerait » les étudiants tout en les rendant individualistes et peu sensibles aux grands enjeux sociétaux.
Cet article s’intéresse au travail fourni par une enseignante chercheuse et son équipe, à l’origine du développement de l’écosystème de formation à l’entrepreneuriat dans notre IAE. Ce travail constitue une action de réhumanisation des formations au management et à l’entrepreneuriat qui s’est progressivement institutionalisé depuis 1992. Nous présentons les grandes caractéristiques de ce dispositif pédagogique et la façon dont il a évolué. Cette évolution s’appuie sur le besoin de sortir d’une approche purement cognitive afin de développer une pédagogie plus active et réflexive impliquant les étudiants et les enseignants. Nous mettons en exergue les affects et l’épuisement de la principale animatrice et initiatrice du dispositif, ainsi que ceux des autres EC qui se sont impliqués dans ce projet. Cet engagement important questionne plus globalement la logique d’évolution des dispositifs pédagogiques universitaires et leurs enjeux pour la santé des EC qui s’impliquent dans de telles innovations.
