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Cusin Julien, Loubaresse Elodie

Les relations inter-cluster, résultant d’une application du principe de mise en réseau aux clusters eux-mêmes, tendent à se développer, encouragées notamment par les politiques publiques. Elles constituent un cas particulier de relations inter-organisationnelles. La dimension parfois coopétitive et asymétrique de cet interclustering est relativement peu abordée par la littérature. En effet, cette dernière se focalise jusqu’à présent sur les vertus des relations inter-cluster, en termes d’accès à des ressources et compétences complémentaires, permettant d’éviter le lock in. Aussi, dans cette recherche, nous nous demandons comment on peut trouver un équilibre favorable entre coopération et concurrence dans le cadre d’une relation inter-cluster coopétitive asymétrique. Le cas du cluster Inno’vin en région Aquitaine nous permet de répondre à cette interrogation, en comparant sur une période de plus de six ans, grâce à trois phases de collecte, les relations entre ce cluster et deux autres clusters positionnés, en partie, sur des thématiques proches et sur un territoire commun. Nos résultats mettent en lumière l’importance des mécanismes de génération de la confiance dans le management d’une relation inter-cluster coopétitive, à travers deux approches distinctes : la clarification des règles du jeu en amont et la dynamique de learning by cooperating. Notre article met ensuite en exergue le rôle décisif des mécanismes de régulation formels (pour partie transitifs) et informels (ex. : marginaux-sécants) dans le cas où la coopération entre clusters se déroule dans un contexte marqué par la concurrence.

Sergot Bertrand, Chabault Denis, Loubaresse Elodie

En dépit de quelques tentatives récentes, les sciences de gestion se sont, jusqu’à présent, relativement peu attelées à l’analyse des phénomènes organisationnels sous l’angle des mobilités dans l’espace géographique. En conséquence, la présente communication cherche à comprendre quels sont les apports potentiels et les limites d’une appréhension de ces phénomènes au travers du prisme des mobilités spatiales pour les sciences de gestion, et en particulier pour le management stratégique et le champ des organization studies ? Dans un premier temps, elle présente les principaux ensembles de travaux traitant des mobilités spatiales. En dépit de convergences certaines, cet état de l’art souligne l’absence de champ constitué en sciences de gestion autour de lectures en termes de mobilités spatiales. Cette situation peut notamment s’expliquer par la diversité des objets de mobilité étudiés (individus, technologies, hybrides individu-objets, etc.), des niveaux d’analyse choisis et des échelles spatiales et temporelles privilégiées. Elle s’explique également par une certaine partialité dans l’intérêt porté à la mobilité spatiale avec de fortes focalisations sur certaines formes spécifiques de mobilité ou certaines populations particulières d’individus au travail. La mise en perspective de cet état de l’art avec les avancées réalisées dans d’autres champs, notamment en géographie et en sociologie, permet ensuite de dégager les principaux écueils pro-mobilitaires à éviter et de formuler des propositions quant aux précautions et à la profondeur analytique requise pour éviter ces écueils et, ainsi, réaliser des recherches distanciées et réflexives sur les mobilités spatiales en contextes organisationnels. Ces propositions constituent une feuille de route à destination du chercheur en sciences de gestion et plus particulièrement en management stratégique, souhaitant étudier de manière productive et nuancée des phénomènes organisationnels au travers du prisme des mobilités spatiales.