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STAIMS 6 : Management de l'innovation et globalisation

La globalisation des marchés et des ressources a entraîné de profondes mutations des firmes multinationales (FMN) se traduisant notamment par l’abandon progressif de la forme globale centralisée dans laquelle toutes les décisions se prennent par le centre souvent situé dans le pays historique et se mettent en œuvre dans les entités réparties dans le monde (filiales, centres de recherche, etc). Ces entités implantées localement ont souvent une certaine autonomie leur permettant de mieux tirer parti des avantages de leur localisation. Ainsi les firmes multinationales ont adopté progressivement une forme « transnationale » caractérisée par Bartlett & Ghoshal (1989) ou «métanationale» caractérisée par Doz et al. (2001), dans laquelle des entités différenciées fonctionnent en réseau sous la gouvernance du centre.

 
Cette mutation a un impact important en matière de management de l’innovation et soulève des enjeux et des questions nouvelles.
En effet, la question du choix de localisation des FMNs, qui n’est pas nouvelle (Doz, Santos et Williamson, 2001; Bartlett et Ghoshal, 1989; Almeida et Phene, 2004), a été récemment marquée par deux tendances. En effet, en se développant à l’international, les entreprises poursuivent un double objectif : se développer dans des marchés nouveaux souvent en forte croissance et tirer parti de ressources matérielles et immatérielles et d’avantages nouveaux. Cependant, ces motivations soulèvent également des défis importants. D’une part, ces nouveaux marchés dynamiques nécessitent souvent la compréhension et la satisfaction de besoins spécifiques généralement nouveaux pour l’entreprise. D’autres part, les ressources sont plongées dans des écosystèmes nouveaux qu’il faut analyser et comprendre pour mieux en saisir toutes les opportunités. Ces tendances impactent fortement le management de l’innovation de ces firmes.
 
Dès lors, l’un des principaux avantages compétitifs des firmes multinationales réside dans le double encastrement de leurs entités (Figueiredo, 2011 ; Meyer et al. 2011) : externe (local, géographique) et interne à la FMN. Ce double encastrement est d’autant plus nécessaire lorsqu’il s’agit d’acquérir puis de transférer des connaissances tacites et complexes (Nonaka et al., 1994) qui nécessitent des interactions nombreuses et fortes (Doz et al., 2001; Tallman et Chacar, 2011; Ben Mahmoud-Jouini & Charue-Duboc, 2014). En réussissant cela, elles se construisent un avantage compétitif considérable car elles sont en mesure de développer des innovations fondées sur la combinaison de connaissances tacites et ancrées dans des environnements locaux avec des connaissances globales éprouvées (Mayrhofer, 2011).
 
Ces impératifs auxquels sont confrontées les firmes multinationales soulève de nombreuses questions que nous souhaitons examiner dans ce STAIMS qui se trouve ainsi à l’intersection des champs du management de l’innovation et de la R&D, du développement des nouveaux produits & services, du knowledge management, de la gouvernance des firmes, et du management international notamment à travers la relation entre siège et filiales.
 
En effet, ces questions portent aussi bien sur les modes de développement des innovations au sein des firmes multinationales, leur déploiement d’une filiale à l’autre au sein de la FMN, le management de l’empreinte R&D globale, l’insertion et l’exploitation de l’écosystème dans lequel les filiales sont localisées, etc.
 
Vous pouvez télécharger l’appel à communications complet de cette STAIMS au lien ci-dessous : 
 
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