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Sergot Bertrand, Chabault Denis, Loubaresse Elodie

En dépit de quelques tentatives récentes, les sciences de gestion se sont, jusqu’à présent, relativement peu attelées à l’analyse des phénomènes organisationnels sous l’angle des mobilités dans l’espace géographique. En conséquence, la présente communication cherche à comprendre quels sont les apports potentiels et les limites d’une appréhension de ces phénomènes au travers du prisme des mobilités spatiales pour les sciences de gestion, et en particulier pour le management stratégique et le champ des organization studies ? Dans un premier temps, elle présente les principaux ensembles de travaux traitant des mobilités spatiales. En dépit de convergences certaines, cet état de l’art souligne l’absence de champ constitué en sciences de gestion autour de lectures en termes de mobilités spatiales. Cette situation peut notamment s’expliquer par la diversité des objets de mobilité étudiés (individus, technologies, hybrides individu-objets, etc.), des niveaux d’analyse choisis et des échelles spatiales et temporelles privilégiées. Elle s’explique également par une certaine partialité dans l’intérêt porté à la mobilité spatiale avec de fortes focalisations sur certaines formes spécifiques de mobilité ou certaines populations particulières d’individus au travail. La mise en perspective de cet état de l’art avec les avancées réalisées dans d’autres champs, notamment en géographie et en sociologie, permet ensuite de dégager les principaux écueils pro-mobilitaires à éviter et de formuler des propositions quant aux précautions et à la profondeur analytique requise pour éviter ces écueils et, ainsi, réaliser des recherches distanciées et réflexives sur les mobilités spatiales en contextes organisationnels. Ces propositions constituent une feuille de route à destination du chercheur en sciences de gestion et plus particulièrement en management stratégique, souhaitant étudier de manière productive et nuancée des phénomènes organisationnels au travers du prisme des mobilités spatiales.