Lorsqu’en 2021, l’Union Régionale Interfédérale des Organismes Privés Sanitaires et Sociaux des Pays de la Loire (URIOPSS PDL) renouvèle son Projet associatif et stratégique, elle se trouve également en pleine accélération de sa transformation numérique (TN). Dans ce contexte perturbé, cette méta-organisation (MO) (Ahrne & Brunsson, 2005, 2008) réunissant 197 associations adhérentes met alors en place un dispositif de gestion innovant (Chiapello & Gilbert, 2013; David, 1998; Moisdon, 1997) : un groupe de travail dédié au numérique. Réunissant salariés et adhérents, celui-ci vise à accompagner le Projet de la MO dans ce contexte de TN. A travers une recherche-accompagnement (Bréchet, Émin, & Schieb-Bienfait, 2014) menée au sein de l’URIOPSS depuis 2020, cette communication se propose d’étudier les effets de ce dispositif sur le Projet de la MO (Bréchet, 2020; Reynaud, 1997). Nous montrons, en particulier, l’intérêt d’une analyse dynamique du dispositif et éclairons le passage du Projet virtuel au Projet en acte.
Current research has clearly documented why and how internationalizing firms realize their discretionary adaptation in host countries. The context of a well-established product category is often studied to assess the performance of firms’ adaptation strategy. Yet there has been less research on how and when internationalizing firms, through their discretionary adaptation, shape the formation of the product category to which firms’ offerings belong. This paper examines the dynamic interplay of internationalizing firms’ adaptation strategy and the local product category through a qualitative study of the formation of the Korean pop music (K-pop) category in Vietnam. We show that discretionary adaptation is an iterative market-shaping process through which internationalizing firms engage and orchestrate different local actors in their market work to shape the symbolic meanings of the product category. The more speciated the local product category, the more firms and local actors intensify their engagement practices.
This research presents the case of setting up a computer-based information system in the SASS (Tunisia-Algeria-Libya) cross-border basin. This study is based on two theoretical perspectives: resilience and the movement of sociomateriality. It shows the way experts have succeeded in absorbing technological risks and in developing their resilience capacity by developing collective choice rules (E. Ostrom, 2007) within consultation meetings. The objectives of this article are twofold. First, it explores the possibilities of adapting the Institutional Analysis and Development (IAD) framework (Hess and Ostrom, 2007) to cooperation situations in which actors manage information via an electronic platform. Second, it identifies the role played by technology in the development of resilience capacities. We conducted a case study using a qualitative research methodology. The results show that the short-term functioning of these self-organizing communities fits within E. Ostrom’s conceptual framework for sharing information and knowledge. Organizational thinking integrates materiality which is not limited to what is in itself materially graspable; rather, it extends to the performativity of technology, i.e., to the rules and procedures that are born out of the interaction with the technological artifact. Materiality is present in the negotiation of rules within meetings to allow transboundary countries in case of an emergency to react, to tinker, to innovate, and thus to develop a level of organizational resilience which is essential to maintaining cooperation.
La littérature sur les F/A envisage trois catégories d’actions inter-groupes : la compétition sociale, la coopération et la résistance. Une quatrième catégorie, celle de coopétition, a été relativement peu étudiée dans les F/A et permet de compléter ce cadre. L’objet de cette communication est d’approfondir l’étude des actions inter-groupes dans le cadre des F/A. Après avoir catégorisé les actions des groupes dans le cas Air France-KLM, nous présenterons trois sous-types d’une action émergente que nous avons appelé instrumentalisation de la coopération ou action directe de détournement. Nous verrons que le détournement semble proche de la coopétition. Il s’en distingue cependant de deux façons : le détournement est imprévu et superpose la compétition à la coopération, alors que la coopétition est prévue et sépare les activités coopératives d’une part des activités compétitives d’autres part.
Pour contribuer à l’examen de la « responsabilité politique de l’entreprise » (Aggeri, 2021), ce projet d’article envisage les grandes entreprises comme des organisations autonomes à domestiquer et à cultiver. A cet effet, une grammaire d’action collective à même d’orienter la création sous contrainte est façonnée à partir d’une anthropologie des techniques de domestication animale et de culture des plantes (Haudricourt, 1962). Mettant à jour 4 principes d’action collective (diriger, générer, laisser-faire, empêcher), cette grammaire est mobilisée pour étudier les « raisons d’être » du SBF 120 et ainsi qualifier les potentielles conceptions de l’entreprise à l’action dans l’environnement. En synthèse, cette recherche propose un vadémécum pour élaborer, actualiser et/ou commenter un projet d’entreprise.
Cette communication invite à repenser rôle du leader formel avec une autorité hiérarchique, dans des organisations post-bureaucratiques. Partager le pouvoir dans les nouveaux modèles d’organisations post-bureaucratiques ne revient pas forcément à supprimer les figures d’autorités formelles, mais nécessite néanmoins de les repenser dans le cadre d’un leadership partagé ou distribué. En étudiant les cas de deux organisations post-bureaucratiques, nous cherchons à étudier le leadership « en pratique » (Raelin, 2016) pour mieux comprendre les besoins de leadership vertical dans des situations authentiques. Nos résultats identifient des tensions communes à la mise en place d’un modèle de pouvoir distribué, et montrent l’importance de penser l’interaction plutôt que l’opposition entre les comportements de leadership collectif et les comportements de leadership vertical incarnés par le leader formel. En application du principe de subsidiarité, celui-ci agit en effet dans un rôle de suppléance à l’autorité du collectif pour structurer la distribution des rôles de leadership et assurer leur continuité, notamment dans des périodes d’instabilité et de crise.
Cet article mobilise le concept d’improvisation organisationnelle afin de rendre compte de la dynamique d’innovation repérée lors du déploiement d’un dispositif d’optimisation logistique chez un constructeur automobile français. Nous utilisons le terme « d’improvisation organisationnelle » pour décrire ce processus innovateur « chemin faisant » qui se traduit par une série d’adéquations sur le dispositif de gestion et sur le processus de mise en place, sans planification et par la volonté des utilisateurs de « faire-avec ». Nous montrons sur une étude de cas comment ces improvisations et les transformations qu’elles apportent permettent aux utilisateurs d’atteindre les objectifs fixés par l’organisation. Nous proposons alors une articulation dynamique entre l’improvisation organisationnelle et l’innovation managériale.
Cet article examine le processus délibératif dans les réunions de sélection des idées. Il aborde la décision collective sous l’angle de l’argumentation. Son objectif est de rendre compte de la façon dont les arguments, permettant d’aboutir à une décision collective d’acceptation ou de rejet d’une idée, sont mobilisés durant les réunions de délibération. Pour atteindre cet objectif, une étude de cas a été réalisée au sein de l’entreprise Bosch, en combinant observations et analyse de 2 réunions de délibération concernant la sélection de 2 idées créatives. Les résultats de la recherche montrent que la décision de sélection d’une idée n’est pas une simple agrégation des choix et des jugements individuels mais bien un construit collectif qui se déroule selon un processus itératif de plusieurs étapes avec un certain nombre de cycles d’argumentation qui se terminent lorsqu’un consensus est atteint.
During the emergence phase, innovation ecosystems—groups of independent, yet interdependent, heterogeneous actors who engage in collective action to jointly deliver value—need to convince their members to contribute collectively to a common goal. For this to happen, the ecosystem needs to acquire legitimacy, that is, it must establish the acceptability, plausibility, and credibility of the common goal, which often is a value proposition. We posit that, if acquiring legitimacy is hard, keeping through the emergence process is harder. Most ecosystems will likely lose its legitimacy at some point and if its legitimacy is to be durable, the ecosystem needs to face that loss and find ways to recover it. Using a longitudinal case study of a hydrogen mobility ecosystem, this article empirically examines the phenomenon of ecosystem legitimacy acquisition. Our findings reveal the existence of three interacting types of processes that occur within the ecosystem that contribute to building durable legitimacy: preparing for resilient legitimacy, monitoring weakening legitimacy, and recovering legitimacy. Moreover, we show that building resilience for legitimacy is a key tool the ecosystem can depend on to survive despite great uncertainty as it addresses the loss of credibility among its members. Finally, we observe that orchestration has a crucial role to play in legitimation processes. We argue that orchestration should address not only the coordination of actions and resources to address consumer demand but also the ecosystem’s member’s perceptions of its purpose and changes in those perceptions.
Due to lack of enough support, innovation in the agricultural sector in Africa is still too scarce to meet the great challenges that agriculture is facing (climate change, demographic growth, etc.). Organisations supporting innovation gather in order to increase their efficiency in providing support to innovators but these networks (that we chose to call Innovation Support Service Ecosystems, ISSEs) need to be better understood and strengthened. In order to best describe the situation of ISSE in Africa, we propose an integrative framework of different research trends and compiled all the initiatives of organisation gatherings that had been named differently along the years. We conducted a review of both scientific and grey literature, and found two criteria to be the most appropriate in describing and differentiating ISSEs: the mode of emergence (ad-hoc, planned and intermediary) and the governance of the ISSE (shared, concentrated and partly-shared). This led to identifying four different types of ISSE in agriculture in Africa. We detailed their main characteristics (origin, functioning, life expectancy, etc.).
Cette communication propose d’interroger les effets de la distanciation spatiale sur la structuration de l’activité collective dans les organisations. Nous appréhendons la coordination à partir des activités communicationnelles des individus, qui s’investissent dans la recherche d’une compréhension mutuelle de l’activité pour garantir une cohérence de résultat. Dans un contexte où le distanciel se substitue au présentiel, nous questionnons les capacités des interactions numériques, médiées par des outils, à produire des significations partagées. Les échanges qui contribuent à la coordination dépendent de facteurs inhérents à la coprésence, au-delà du contenu informatif. Ce travail tente de les mettre en exergue, afin de fournir de nouvelles perspectives aux théories gestionnaires. Nous mobilisons une revue de littérature en sciences humaines et sociales pour appuyer nos propos. Après avoir proposé une démarche méthodologique, nous présentons les premiers résultats d’une recherche en cours, qui exposent certains déficits de coordination à distance. On relève notamment une perception restreinte des enjeux, une raréfaction des opportunités d’ajustement, et un moindre engagement dans le collectif.
