Des chercheurs néo-institutionnalistes ont renoué avec le constructivisme social phénoménologique, dans lequel s’étaient inscrits les fondateurs de ce courant, pour analyser les situations de découplage. Ils proposent de se centrer sur les processus microsociaux, notamment en développant une perspective « comportementale », qui s’avère compatible en partie avec la Théorie de la Régulation Sociale (TRS). Des échanges fructueux peuvent alors être envisagés entre ces deux théories qui ont en commun le thème de la fabrication et la diffusion des normes et des règles dans les organisations. En quoi la TRS apporte-t-elle des pistes fécondes pour refonder l’analyse des découplages par la TNI dans une perspective comportementale ? Dans ce papier, nous réalisons une revue de littérature sur le concept de découplage organisationnel par la méthode PRISMA. Nous montrons que la perspective comportementale est adoptée par un nombre de plus en plus grand de chercheurs, mais reste encore émergente. Il est possible d’aller plus loin dans cette évolution en appréhendant le phénomène de découplage comme une régulation organisationnelle, assurant des ajustements par les règles pour faire face à des tensions paradoxales et à la condition d’un rapprochement des positions épistémologiques. Nous proposons une généralisation des activités de régulation disjointe à tous les espaces sociaux, qui initie des pistes de recherches stimulantes pour le futur.
