Face aux bouleversements écologiques, les formes de mobilisation citoyenne à l’encontre des organisations se multiplient. Celles-ci tentent d’y répondre via des politiques RSE, mais leurs efforts sont souvent jugés insuffisants, y compris par une partie de leurs salariés. Certains d’entre eux décident de s’engager dans une forme d’activisme interne. Nous étudions le cas d’un mouvement social interne pour l’écologie qui s’est développé en France ces dernières années dans plus de 150 organisations. Nous révélons l’importance de la construction d’une légitimité pour les salariés activistes, en particulier dans le cas d’enjeux écologiques, potentiellement déstabilisateurs et déjà traités par les départements RSE. Via une typologie des modes d’inscription organisationnels, nous montrons comment les activistes internes développent progressivement une légitimité qui leur permet d’accroître leurs ressources et leur capacité d’action. Ce processus n'est cependant pas linéaire. De plus, il s’appuie sur l’entrelacement d’un travail identitaire et d’un travail sur les pratiques, mené à la fois par les groupes de salariés activistes et par le réseau qui porte leur voix au niveau national.
