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Mhissen mhedhebi Ines, Gherib Jouhaina, Berger-douce Sandrine

Les PME représentent une large proportion du tissu industriel et ont un impact substantiel tant sur le niveau économique, que social et environnemental (Munteanu, 2014). Ce type d’entreprises se trouve aujourd’hui de plus en plus sollicité pour adopter un comportement responsable et est amené à évaluer et à réduire les conséquences de ses décisions et activités sur la société et l’environnement (ISO 26000, 2010). Dans ce contexte, la littérature croissante sur le thème de la responsabilité sociale des PME démontre une progression relative dans leur appropriation de démarches responsables dans leurs stratégies (Perrini et al., 2007). Cependant, cette littérature demeure fragmentée et n’a pas réussi à fournir une perspective d’action adaptée aux PME (Russo et Perrini, 2010). Nous relevons un flou autour de la nature et l’intensité de leurs pratiques sociétales et plus particulièrement des liens et de l’articulation entre les différentes dimensions de la RSE. En effet, malgré un contexte marqué par l’intérêt croissant des chercheurs académiques et des experts à l’approche multi-parties prenantes de la norme ISO 26000 (Sitnikov et Bocean, 2012), peu de recherches ont tenté de comprendre ce qui favorise le passage vers un engagement envers les différents volets de la RSE, en particulier dans le cadre de pays du sud où un effort supplémentaire reste à fournir aussi bien sur le plan scientifique pour mieux analyser les comportements existants, qu’institutionnel pour promouvoir la RSE dans le champ des PME (Spence et al., 2011). En partant de ces constats, notre recherche tente de comprendre les logiques d’action des dirigeants de PME qui favorisent un engagement RSE envers plusieurs parties prenantes. Ce travail s’inscrit dans une démarche exploratoire à visée compréhensive reposant sur une étude de cas d’une PME avec un engagement RSE global. A partir du cadre théorique des logiques d’action, cette recherche tend à révéler que les dimensions expliquant les choix du dirigeant pour un engagement RSE global sont relatives aussi bien à l’acteur qu’à sa situation d’action. Dans ce sens, la mise en acte de cette logique d’action semble s’organiser principalement autour d’une dimension social-historique du dirigeant favorisant une sensibilité envers la responsabilité sociale qui rencontre un contexte historique et institutionnel propice. L’analyse des différents mobiles qui ont animé l’engagement de la PME nous permet de conclure qu’une logique d’action entrepreneuriale (Julien et Marchesnay, 1996) pourrait être propice à une RSE globale.

Jenane bayoudh Amira, Ben hassine Leila, Gherib Jouhaina

La réputation et la légitimité organisationnelles sont souvent utilisées de manière interchangeable en sciences de gestion. Les travaux sur l’articulation de ces deux variables reconnaissent que la frontière est floue et que des chevauchements théoriques existent (Demaret, 2014). L'objectif de ce travail est de dépasser les confusions entre les deux concepts et de montrer leur complémentarité. Etudier et comprendre les similarités et les différences entre la réputation et la légitimité est une étape nécessaire pour appréhender la relation complexe entre les deux concepts (Deephouse et Carter, 2005), l'objectif étant de se situer dans le débat présentant la réputation et la légitimité comme deux variables interchangeables, similaires ou comme étant deux pôles opposés d'un continuum mettant ainsi en évidence une complémentarité et une continuité entre les deux concepts. La mobilisation des similarités et des différences entre réputation et légitimité organisationnelles est prise comme cadre d'analyse pour décrire leur interdépendance. L'analyse des similarités a montré que les deux concepts sont liés au même principe d'approbation sociale des actions organisationnelles. Cependant, des différences sont notées d'abord, au niveau de la nature et des dimensions d'évaluation, ensuite, au niveau de l'effet de l'isomorphisme et de la performance financière et enfin au niveau des conséquences concernant la rivalité et l'homogénéisation. L'étude de la complémentarité met en évidence le lien bidirectionnel étroit entre la réputation et la légitimité organisationnelles et leur relation avec le concept d'identité sociale. Les recherches futures pourront s'inspirer de ce cadre d'analyse pour opérationnaliser les concepts et éviter toute forme de confusion.