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Corbel Pascal, Kadji ngassam Martial

Ce papier vise à étudier le rôle de la marque dans le cas d’un régime d’appropriabilité faible. Le point de départ théorique est la place ambigüe de la marque dans le modèle « profiting from innovation » de David Teece que les travaux sur les complémentarités entre droits de propriété intellectuelle, au demeurant encore assez rares, ne permettent pas d’éclairer. Nous nous sommes fondés sur trois études de cas dans le domaine du logiciel open source, qui se caractérise par un régime d’appropriabilité particulièrement faible. Nous montrons que la marque est susceptible de jouer un rôle central dans le modèle d’affaires des éditeurs de logiciels open source : ce dernier consiste souvent à vendre des services périphériques au logiciel et détenir une marque de référence devient un enjeu fort dans un cadre où la compétition ne peut porter sur la différenciation du produit principal. Dans un tel cadre, la marque se positionne donc comme un actif complémentaire particulièrement important. Dès lors, le contrôle d’une marque peut devenir l’objet de conflits menaçant la pérennité des projets. Ce travail conforte donc la possibilité d’utiliser le modèle « profiting from innovation » comme outil d’analyse dans le cadre des réflexions sur un modèle d’affaires. Il permet également de compléter les travaux sur les complémentarités entre droits de la propriété intellectuelle, qui reposent souvent sur l’idée d’un renforcement mutuel ou de la prolongation des avantages liés à des droits à durée de vie limitée grâce à l’utilisation d’autres droits, en éclairant son rôle lorsque les autres droits sont inexistants ou faibles. La marque mériterait donc un traitement plus approfondi aussi bien dans les recherches en management stratégique que dans les négociations d’accords de consortium dans les projets collaboratifs et dans la mise en œuvre de leur modèle d’affaires. Nous espérons que ce papier contribuera à attirer l’attention sur ce droit de propriété intellectuelle dont personne ne conteste l’importance mais qui occupe in fine une place modeste dans nos modèles d’analyse stratégique.

Attarça Mourad, Corbel Pascal

Cette communication vise à explorer les relations entre les stratégies d’influence déployées par les entreprises et les enjeux stratégiques relatifs à l’innovation. Pour appréhender les enjeux relatifs à l’innovation, nous nous inscrivons dans le cadre d’analyse de la captation des bénéfices de l’innovation proposé par David Teece (Teece, 1986 puis Pisano et Teece, 2007) : le modèle PFI ou « profiting from innovation ». Nous montrons, à travers les interventions qui peuvent être menées sur le régime d’appropriabilité des innovations dans un domaine, comment les actions d’influence peuvent se positionner dans le cadre d’une stratégie plus globale, aussi bien dans ses intentions que dans sa mise en œuvre. Nous nous appuierons pour cela sur quatre exemples de stratégies d’entreprise : dans le secteur pharmaceutique (Pfizer et Merck) et dans le secteur de l’informatique (Google et IBM). Ce papier est structuré en trois parties. Dans un premier temps, nous montrons comment les activités politiques des entreprises sont progressivement insérées dans le champ plus global du management stratégique. Nous présentons ensuite le modèle d’analyse « PFI » en montrant comment il peut être appréhendé d’une manière plus proactive sur le plan stratégique. La troisième partie est réservée à la présentation de quatre études de cas suivie d’une discussion, permettant de montrer comment les stratégies d’influence peuvent s’inscrire dans une stratégie d’entreprise plus globale, de renforcement ou d’affaiblissement de l’effet des droits de propriété intellectuelle.