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Ruiz Emilie, Brion Sébastien, Parmentier Guy

La littérature récente a démontré l’influence positive de l’innovation ouverte sur la performance des entreprises. Il existe de nombreuses méthodes et outils permettant aux firmes d’intégrer des connaissances externes. Le crowdsourcing (CS) est un de ces dispositifs qui consiste à externaliser une tache auprès d’un vaste réseau d’individus (le plus souvent anonymes) au moyen d’un appel ouvert. Depuis les années 90, il se diffuse au sein de nombreuses entreprises (Procter & Gamble, Lego, Starbucks, Unilever etc.). Ses avantages sont multiples. Dans certains cas, il permet d’accélérer le processus d’innovation et dans d’autres, il donne accès à des connaissances inédites pour la R&D. De nombreux auteurs soulignent l’importance des processus et compétences internes comme facteurs déterminants pour soutenir cette démarche. Malgré l’importance de ces déterminants internes, peu de recherches se sont intéressées à la fois aux difficultés de mise en œuvre de ces dispositifs et aux conditions organisationnelles permettant de les gérer. Partant de ce constat, notre recherche entend répondre à ces lacunes. À partir de 6 cas de CS pour innover, nous identifions différentes catégories de barrières (stratégiques, organisationnelles, en connaissance et financières) qui influencent de différentes manières cette activité. À partir d’une catégorisation des activités de CS pour innover qui distingue, d’une part, les activités de crowdsourcing push (de résolution de problème pour innover), et d’autre part, les activités de crowdsourcing pull (activités inventives et de co-création), nous mettons en évidence l’importance des barrières organisationnelles (difficultés de coordination et d’intégration). Cette étude nous conduit à questionner le mode de gouvernance et d’organisation des entreprises qui mettent en œuvre cette nouvelle pratique.