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Communications par thème

Thème : ST-AIMS 09 : Étudier la fiabilité et la résilience organisationnelles : enjeux et développements sur la performance
Crisis coordination at the borders : Unfolding practices of "boundary work" in a transboundary crisis

This article explores the practices through which an integrated coordination is achieved when a crisis occurs in a situation of multiple national and organizational borders. While the literature on coordination in extreme contexts generally stresses out the importance of integrating boundaries to collectively respond to a crisis, we still need to understand how this is possible when boundaries are multiple and ambiguous. Drawing on the notion of “boundary work”, i.e., how actors shape boundaries between organizations, we aim at unfolding the transboundary work practices that allow crisis coordination. Through a qualitative case study of the Mont-Blanc tunnel fire in 1999, we reveal three main practices of transboundary work: borders interlinking, borders endorsing and borders negotiating. Our findings contribute to the research on coordination, by explaining how actors from distinct borders paradoxically achieve integration by shaping a plurality of boundaries.

Thème : ST-AIMS 09 : Étudier la fiabilité et la résilience organisationnelles : enjeux et développements sur la performance
Leadership for Resilient Organizing: a Critical Realist Approach to Revisit the Role of Leadership in High-Risk Organizations

The investigation of the impact of leadership into resilience is one of the emerging research trends. Research on leadership evolved from static, leader-centric, toward more social and processual models, generating new questions about the role of leaders. Process perspective on leadership brings into light the importance of the context in which leadership unfolds. The theoretical shift to processual and contextual view of leadership calls for the development of interdisciplinary and multi-level research and new methodologies, better equipped to capture not-easily observable, complex dynamics of social interactions. Based on a Critical Realist epistemology and applying abductive reasoning, we build an integrative conceptual framework for studying leadership as a context-depended organizational process. After several tragic accidents of the recent decades, there is a growing interest in studying high-risk organizations. We therefore propose to focus on the leadership process within complex and high-risk organizations, where leaders’ attention is turned to a particular organizational objective – safety. We enrich the definition of the leadership process. Our model posits that leaders do not have direct influence on subordinate behavior. They can only have influence on organizational contexts, which through interactions with organizational structure activate generative mechanisms. These mechanisms interact with one other and generate observable behaviors and practices.

Thème : ST-AIMS 09 : Étudier la fiabilité et la résilience organisationnelles : enjeux et développements sur la performance
A pragmatist approach to audit practices

Audits are increasingly used by risk governance as a mode of risk management (Power, 1997). They are known to be successful when auditors are both independent and competent, and to be influenced by the effects of valuations, formalization, informal interactions and vocabularies employed in the field. However, very little research clarifies how audits occur in practice from start to finish.
This paper aims at contributing to the analysis of audit practices through a study of nuclear risk governance in France. Audit dialog, here called "technical dialog", are based on "safety demonstrations". We propose a pragmatist approach based on Dewey's Theory of Valuation (1939) in order to investigate methods that are used by field actors to demonstrate or assess safety.
We draw from two cases, the preparation of a safety demonstration by a nuclear operator and the production of a safety assessment by the IRSN (the nuclear technical support organization in France). For each case, we carried out a document collection (e-mails, work documents, meeting reports…, 404 doc, around 10.000p. total) that we complemented with 11 interviews (18h. total). We analyzed each corpus through their intertextuality and then made a narrative analysis of the production of each official document.
The overall value of our results is that they shed light on the "technical dialog", a little-known risk governance device, through a detailed description of field actors conducts. Surprisingly, they show that the technical dialog is not a place for exchanges of certainties and justifications, but of doubts and beliefs. In this context, we identify several features of the technical dialog. First, auditor and auditee manage beliefs and doubts differently depending on their own situations and interests. But secondly, both apply the same work categories, related to (1) managing attention paid to document reading (2) use of the document to solve a problem and (3) collection of written resources. Finally, we identify the role of this work in the (different) management of beliefs and doubts.
These results invite to understand the classical factors of audit practices from their practical consequences, getting activity as a starting point and aiming at understanding how both auditor and auditee experience the dialog. The paper calls more broadly for a renewal of risk governance, paying attention to how actors manage doubts and beliefs. Suggestion is made to practitioners to highlight the importance of dialog, of doubt production, and of sizing of bureaucratic work.

Thème : ST-AIMS 09 : Étudier la fiabilité et la résilience organisationnelles : enjeux et développements sur la performance
L’ambivalence, un choix stratégique porteur de risque et/ou de résilience ? Le cas du musée du Louvre-Lens.

La recherche interroge le choix stratégique de l’ambivalence qui, couplé à un processus de
création et/ou de gestion dynamique de sens, tendrait à accroitre la capacité de résilience
d’une organisation. Elle est centrée sur le cas unique du musée du Louvre-Lens, qui a ouvert
ses portes le 4 décembre 2012 sur un ancien carreau de mine, dans le département français du Pas-de-Calais. Engagés dans un partenariat étroit et novateur, les fondateurs du musée ont,
tout au long de la construction du projet, affiché une volonté commune de « rapprocher les populations des oeuvres ». Pourtant, sa dénomination « Louvre-Lens » induit une ambivalence de sens, héritée de sa double filiation : Louvre & territoire. Pour les décideurs du célèbre musée parisien, cette antenne régionale a un sens socio-culturel : elle répond à un double objectif de décentralisation et de démocratisation culturelles. Tandis que pour les représentants des collectivités territoriales de l'ancien bassin minier – financeurs du musée –le Louvre-Lens a un sens économique : il représente, sur le modèle du musée Guggenheim à Bilbao, une entreprise de revitalisation économique, par la culture, d’un territoire sinistré depuis la fermeture des mines dans les années 60. Le musée a connu tous les succès pendant les deux premières années. Ensuite les chiffres de fréquentation et les retombées économiques – tombés en dessous des prévisions – ont déçu. L’ambivalence s’est alors dégradée en une série d’ambiguïtés qui a eu pour conséquence de relancer les débats sur la pertinence d’un Louvre « au pays des corons ». Les dirigeants successifs du Louvre-Lens ont alors été contraints d’adapter leurs stratégies pour, dans un premier temps, recouvrer la situation d’avant ces déconvenues, puis, dans un second temps, sortir renforcés de cette crise. Cette contribution vise à déterminer dans quelle mesure la volonté de construire un projet fondé sur une ambivalence peut, à la fois, constituer une source de risques (comme l’ambiguïté) et être facteur de résilience dans une organisation. Pour ce faire, le concept d’ambivalence (Baek,2010) enrichi à la lumière de la théorie du Sensemaking (Karl Weick, 1979, 2001) a été réinterprété notamment au regard des dirigeants (Vidaillet, 2003). Ceux-ci peuvent se retrouver face à des situations d’ambivalences (Ashforth et al., 2014) voire d’ambiguïtés (Maitlis, Christianson, 2014) les conduisant à adapter leur stratégie de résilience, notamment au travers d’un apprentissage des crises et de transformations organisationnelles (Weick et Sutcliffe, 2007 ; Van der Vegt, Essens, Wahlstrom & George, 2015). La démarche qualitative de cette recherche emprunte les méthodes de la théorie enracinée et conduit à un raisonnement abductif. Les dirigeants du musée ont mobilisé parmi les outils de sensemaking à disposition
(ou à créer) les plus adaptés aux circonstances. Selon les moments, ils ont mis en place des
mécanismes de défense de court terme (évitement et domination) pour lutter contre les effets indésirables des ambiguïtés et restaurer les sens détériorés. A d’autres étapes, ils se sont réappropriés l’ambivalence (compromis et approche holistique) afin d’en faire un réel objet de résilience et, par là même, (re)créer un (ou des) sens partagé(s) par tous.

Thème : ST-AIMS 09 : Étudier la fiabilité et la résilience organisationnelles : enjeux et développements sur la performance
La fiabilité comme dimension de la performance : dialogue entre les concepts de situation de gestion et de résilience organisationnelle

Le projet de cet article est de comprendre comment construire une performance globale dans les organisations à risques, en facilitant l’articulation entre fiabilité et efficience. Dans une perspective gestionnaire, le pari est d’embrasser une approche « située » pour remonter vers l’organisation. L’article fait ainsi dialoguer deux concepts théoriques : la résilience organisationnelle, portée par le courant des HRO (high reliability organizations), et la situation de gestion (Girin, 1990a, 1983 ; Journé et Raulet-Croset, 2004, 2008). Prenant appui sur des séquences d’observation in situ effectuées au sein de deux blocs opératoires d’une clinique privée, la recherche fait apparaître trois situations-types qui dessinent en creux trois configurations organisationnelles bien distinctes (le modèle bureaucratique, le modèle de l’expert, le modèle dialogique). Trois compromis différents entre fiabilité et efficience émergent en définitive de l’analyse. Chacun de ces modèles se caractérise par un principe HRO dominant. A partir des dimensions saillantes de la situation (sociale, écologique, temporelle, institutionnelle), l’article dégage finalement les leviers d’action managériales susceptibles d’être actionnés pour soutenir chacun de ces principes clés, au cœur de chaque configuration organisationnelle.

Thème : ST-AIMS 09 : Étudier la fiabilité et la résilience organisationnelles : enjeux et développements sur la performance
La préparation à la résilience aux situations post-accidentelles : un travail aux frontières institutionnelles

La catastrophe de Fukushima a montré les diverses problématiques causées par les retombées d’un accident nucléaire sur les territoires, et notamment la place grandissante des acteurs locaux dans la gestion de leurs conséquences à long terme. Cependant, ces acteurs sont restés démunis face à ces événements, où le rôle de l’Etat a persisté sans articuler son intervention avec les besoins réels des populations. En outre, la gestion post-accidentelle de la catastrophe de Fukushima a montré le manque de préparation de ces acteurs, appelant à leur résilience post-événement pour revenir sur les territoires contaminés sans leur avoir procurer les capacités réelles de participation en amont de la crise (Revet, 2019). La résilience face aux catastrophes nécessite alors d’être pensé dans sa dimension inter-organisationnelle comme un attribut stratégique à construire sur le temps long. Elle répond à des situations où la collaboration entre diverses organisations devient nécessaire pour faire face à des environnements de plus en plus risqués. Elle dévoile enfin l’intérêt de construire des capacités de collaboration dès la phase de préparation afin d’assurer les conditions de participation des multiples parties prenantes.
Cette question a autant un intérêt empirique que théorique en raison du manque de travaux sur la préparation au rétablissement post-catastrophique. Ce manque se manifeste par une focalisation des travaux sur la préparation à la phase d’urgence, délaissant une réflexion sur la gestion des conséquences à long terme, et donc des acteurs locaux qui en prennent souvent la charge (Perry & Lindell, 2001). Ceci renforce l’intérêt d’une réflexion sur les conditions qui leur permettent de participer efficacement dans la définition des stratégies de réhabilitation, des conditions qui deviennent un atout pour la construction d’une résilience inter-organisationnelle.
Cette communication cherche à analyser en profondeur un travail engagé dans le cadre français pour se préparer au post-accident avec une inclusion d’acteurs de la société civile dans les réflexions. Ce travail se réalise aux « frontières » (Lamont et Molnar, 2002) entre diverses institutions, où chacune nourrit un rapport différent à la frontière qui la sépare des autres. Nous partons du principe qu’un « travail aux frontières » (Gieryn, 1983) est engagé par ces institutions afin de créer les conditions d’inclusion de la société civile dans la préparation nationale au post-accident. A travers une étude de cas qualitative, l’objectif est d’identifier plus particulièrement les conditions et leviers de leur participation en considérant leur construction sur le temps long. Ceux-ci se manifestent en trois lieux : la structuration et montée en compétence de l’ANCCLI, composante représentant la société civile ; l’ouverture de l’expertise institutionnelle engagée par l’IRSN ; et l’inclusion de membres de l’ANCCLI dans le Comité directeur pour la gestion de la phase post-accidentelle (CODIRPA).
En identifiant ces leviers, il apparait que la préparation au post-accident repose en partie sur la capacité à s’engager dans une « discussion aux frontières » afin de créer un « réseau transfrontalier de collaboration ». Si l’implication de acteurs locaux et leur articulation avec les niveaux étatiques sont essentielles pour mener à bien la gestion post-accidentelle, l’identification de ces leviers permet de définir le socle nécessaire pour la construction des capacités de résilience du système d’organisations engagées dans la préparation au post-accident.

Thème : ST-AIMS 09 : Étudier la fiabilité et la résilience organisationnelles : enjeux et développements sur la performance
Systèmes de management de la performance : quel potentiel pour la résilience organisationnelle ?

Cette contribution vise à établir les liens entre les dispositifs de management de la performance et la résilience organisationnelle (RO). Il mobilise les concepts de système de management de la performance (SMP) et de résilience organisationnelle comme cadre théorique. En confrontant les travaux théoriques sur ces deux concepts, les auteurs proposent un projet de recherche sur les services départementaux d’incendie et de secours (SDIS). Les dispositifs de management de la performance de ces organsinions sont étudiées selon le modèle de Ferreira et Otley (2009) dans l’optique de faire émerger les influences potentielles de ces outils sur la résilience de ces organisations. Les auteurs mettent en lumière l’ambivalence des relations entre SMP et résilience organisationnelle. L’étude aboutit à six propositions de recherche destinées à être investiguées empiriquement dans des recherches ultérieures.