AIMS

Index des auteurs > Jerman Lambert

Labardin Pierre, Jerman Lambert

Dans cet article, nous nous intéressons à la manière dont la technique et les pratiques comptables du début des années 1980, ont pu favoriser une acception financière de la valeur dans nos sociétés. A partir de l’étude d’un cas historique, la faillite d’une grande entreprise industrielle française, Manufrance, entre 1979 et 1985, nous suggérons que le modèle comptable traditionnel a pu favoriser les parties prenantes financières alors même qu’il ne leur était pas en principe favorable. Nous suggérons ainsi que l’analyse des faillites caractéristiques de la désindustrialisation de nos économies, peut contribuer à éclairer les caractéristiques et la dynamique du capitalisme financier. En particulier, nos résultats invitent à réfléchir à la manière dont il est ou non possible de résister à la financiarisation aujourd’hui. Si cette dernière semble souvent une force descendante, nous montrons qu’elle s’appuie aussi sur une redéfinition et une transfiguration de la valeur qui ne sont ni inéluctables, ni irréversibles.