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Cusin Julien, Goujon-belghit Anne

De plus en plus d’organisations françaises instaurent une politique de droit à l’erreur. Dans la littérature en organisation et en psychologie, de telles initiatives sont systématiquement rattachées à l’approche dite du management positif de l’erreur (error management culture). Or, en pratique, lorsque l’on se penche sur la mise en œuvre concrète de ces politiques, il apparaît qu’une image globalisante du droit à l’erreur – comme idéal-type – ne rend pas suffisamment compte des caractéristiques spécifiques des différentes structures s’étant lancées dans une démarche de non-punition des erreurs. A travers l’analyse qualitative comparée de deux cas (la Maif et un CHU de province), via le logiciel d’analyse de données textuelles Iramuteq, nous opérons ainsi une distinction nette entre, d’un côté, les organisations cherchant à impulser une dynamique d’innovation à travers une logique « test and learn », et, de l’autre, celles aspirant à améliorer la fiabilité opérationnelle. Plus encore, nous identifions des caractéristiques propres à chacune de ces deux sous-catégories, par exemple en termes d’impact émotionnel de l’erreur, de parties prenantes impliquées dans la démarche ou de logiques d’apprentissage sous-jacentes.