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Azoulay Alexandre

La structuration d’écosystèmes d’affaires est un enjeu de plus en plus critique lorsqu’il s’agit de délivrer l’entière valeur d’une innovation. Elle doit être pensée comme un équilibrage multilatéral entre des mécanismes collectifs de création de valeur et des mécanismes individuels de capture de celle-ci, qui sont susceptible d’évoluer au travers des phases de reconfiguration des écosystèmes. Or, il est généralement reconnu que la modularité joue un rôle structurant en ce qui concerne l’organisation des acteurs d’un écosystème et constitue même une condition à leur bonne coordination. Cependant, peu d’éléments nous permettent d’appréhender l’impact de la symétrie entre une architecture produit modulaire et la structure d’un écosystème sur les opportunités respectives de ses membres en termes de capture de valeur, notamment en cas de reconfiguration de celui-ci. Comment évolue la symétrie entre architecture produit et structure d’alignement face aux nouveaux défis de capture de valeur portés par la reconfiguration d’un écosystème ? Tel est le questionnement qu’adresse cette contribution à travers une étude de cas détaillée de la stratégie de Renault dans le domaine du développement des logiciels embarqués de ses véhicules. Sur la base d’une approche structuraliste des écosystèmes (Adner, 2017) et d’un important panel de données collectées au sein de Renault, nous avons pu constater que face aux nouveaux défis portés par la reconfiguration de son écosystème Renault s’efforce de briser la symétrie entre architecture et organisation afin d’internaliser de nouveaux mécanismes de capture de valeur. Nous concluons donc que cette symétrie repose sur un arbitrage entre optimisation de la coordination des acteurs et internalisation d’opportunités de capture de valeur.