AIMS

Indjendje ndala Pierre daniel
Confiance et Proximité : conciliation ou antagonisme

Ce papier a pour objectif de montrer que la notion multidimensionnelle de la proximité n’entraine pas nécessairement la confiance mais paradoxalement la méfiance entre une personne physique (clients) et une personne morale (EMF) via son dirigeant, contrairement à Dupuy et Torre (1998) qui soutiennent que la confiance rime avec proximité. Nous mobilisons la théorie de l'échange social par son volet confiance pour étayer notre approche. Nous adoptons une méthodologie mixte, quali-quanti, basée sur la technique QCA sur les données d’un EMF urbain de 2ème catégorie de Libreville au Gabon pratiquant le microcrédit individuel. Nous obtenons deux types de résultats. D’une part, les résultats intuitifs qui indiquent que la confiance est expliquée par la proximité géographique et la proximité temporelle. Et la méfiance est expliquée par l’absence des proximités temporelle, géographique, professionnelle et culturelle. D’autre part, les résultats contre intuitifs qui indiquent que l’absence de proximités professionnelle et culturelle explique paradoxalement la confiance et les proximités géographique, professionnelle et culturelle expliquent paradoxalement la méfiance. Nous retenons deux implications managériales : (1) la mise en place d’une segmentation de la clientèle pour un meilleur suivi et une meilleure connaissance des clients et une réduction du risque de défaut ; (2) la mise en place d’un comité de validation des dossiers de microcrédits pour éviter que le dirigeant ne valide ou n’accorde unilatéralement par une confiance affective due à sa proximité culturelle et/ou professionnelle.