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Vandangeon-derumez Isabelle

Auteur

Isabelle VANDANGEON-DERUMEZ

 

Résumé

Problématique : Dans le monde contemporain le changement constitue désormais une constante du management. Apprendre à changer et à conduire le changement représente aujourd’hui une préoccupation majeure des managers. Pour les assister dans cette démarche, les outils mis à leur disposition (gestion de l’innovation, gestion de la qualité, amélioration continue, etc.) ainsi que les expériences se multiplient. Comment tirer partie des diverses expériences de changement vécues dans d’autres organisations ? Comment conduire le changement dans sa propre organisation ? Pour répondre à ces questions il convient de s’interroger sur l’existence de régularités, ainsi que sur les mécanismes sous-jacents expliquant le développement du changement au sein des organisations. Deux questions principales émergent alors :

- existe-t-il des régularités entre les différents processus de changement ? (les événements sont-ils clairement ordonnés au sein d’un même processus, cet ordre est-il invariant dans différentes situations de changement ?)

- quelles sont les logiques d’actions sousjacentes à la dynamique des processus de changement ?

Démarche générale de la recherche : Pour répondre à ces deux questions, une recherche portant sur quatre études de cas a été conduite. Plus que présenter les résultats empiriques de cette recherche (ces derniers ayant déjà fait l’objet d’une publication), il était intéressant de revenir, dans cette présentation, sur une discussion théorique des résultats. La première section présente donc, de façon synthétique, la démarche générale de la recherche. Elle s’articule autour du cadrage théorique de la recherche et de la présentation synthétique des résultats empiriques.

Discussion théorique des résultats : Les deux sections suivantes concernent la conceptualisation de deux modèles de changement (un changement prescrit et un changement construit) et la discussion théorique des résultats. Cette discussion s’effectue autour de trois éléments caractéristiques des processus étudiés. Tout d’abord, l’ancrage de l’action de changement : il sera alors montré que la démarche suivie s’inscrit, pour le changement prescrit, dans le cadre de courants théoriques tels que les choix stratégiques (Child, 1972), la planification stratégique (Ansoff, 1984), alors que dans le cas d’un changement construit, l’ancrage de l’action sur le processus rappelle une caractéristique importante des systèmes auto-organisés (Probst, 1994, Quinn, 1994). Ensuite, le deuxième élément met l’accent sur la logique d’action suivie lors du déroulement du processus. Ainsi, dans le cas d’un changement prescrit les actions de nature délibérée (au sens de Mintzberg et Waters, 1985) suivent une logique induite de type “ rétention ”, “ sélection ”, “ variation ” (Burgelman, 1991). A l’inverse, dans le cas d’un changement construit les actions de nature émergente (toujours au sens de Mintzberg et Waters, 1985) suivent une logique autonome de type “ variation ”, “ sélection ”, “ rétention ” (Burgelman, 1991). Enfin, le dernier élément fait référence au cheminement de l’action de changement au sein de l’organisation. Avec l’étude d’un tel cheminement, il est alors possible de mettre en évidence les risques encourus en suivant l’une ou l’autre logique de changement (prescrit ou construit).

Complémentarité des changements prescrits et des changements construits : La dernière section met l’accent sur la complémentarité et l’équilibre nécessaire entre le changement de nature prescrite et celui de nature construite.

La conclusion ouvre, enfin, de nouvelles pistes de recherche portant notamment sur les paramètres de contingence des changements prescrit et construit. De même il est proposé d’analyser l’articulation entre la formation du contexte stratégique et du contexte structurel (Burgelman, 1991) afin d’expliquer la complémentarité intrinsèque des changements prescrits et construits.

 

Mbengue Ababacar, Vandangeon-derumez Isabelle

Auteur

Ababacar MBENGUE

Isabelle VANDANGEON-DERUMEZ

 

Résumé

Problématique : L’idée est largement répandue selon laquelle l’usage des outils de recherche “ quantitatifs ” est réservé aux recherches “ positivistes ” et que, inversement, les outils “ qualitatifs ” sont ceux qu’il convient d’utiliser dans les recherches “ constructivistes ” ou “ interprétatives ”. Or, des outils quantitatifs peuvent également être mobilisés dans des recherches constructivistes ou interprétatives, au sein de démarches inductives où la réalité est subjective voire construite. De même, de nombreux outils qualitatifs sont utilisables dans le cadre de recherches positivistes. L’objet de cet article est donc de mettre en évidence la neutralité des outils de recherche quantitatifs et qualitatifs vis à vis de la position épistémologique de la recherche.

Espace des positions épistémologiques : Partant du postulat selon lequel les recherches reflètent toujours des positions épistémologiques (affichées ou non par les auteurs), cet article propose de caractériser lesdites positions épistémologiques suivant quatre axes qui sont : 1) le statut accordé aux données ; 2) le mode de collecte des données ; 3) la relation entre la théorie et les observations empiriques et 4) les critères de scientificité de la recherche (valeur scientifique des résultats attendus). Ces quatre axes sont ensuite détaillés dans une série de continuums élémentaires qui précisent les positions extrêmes ainsi que, le cas échéant, des positions intermédiaires.

Neutralité des outils de recherche qualitatifs et quantitatifs : L’objectif de cette section est de montrer la neutralité des outils d’analyse qualitatifs et quantitatifs indépendamment de la position épistémologique de la recherche. Pour appuyer l’argumentation, il est montré que la distinction entre qualitatif et quantitatif n’est pas pertinente pour expliquer le positionnement de la recherche selon les continuums présentés en première section. Ainsi, pour la plupart des positionnements, il est possible d’utiliser de façon complémentaire des outils qualitatifs ou quantitatifs. L’accent est par la suite mis sur les limites et les avantages des différents outils, qu’ils soient qualitatifs ou quantitatifs. L’argumentation est illustrée d’exemples de recherches conduites par différents auteurs.

Conclusion: En conclusion il est rappelé qu’au delà de la neutralité des outils, le chercheur doit toujours garder à l’esprit deux questions fondamentales:

- quel est le statut des résultats mis en évidence ;

- quelle est la contribution de la recherche en matière de connaissances pouvant être mises en pratique, à savoir des connaissances qui outre le fait qu’elles soient susceptibles de fournir des conseils, soient également en mesure de produire des réponses concrètes aux problèmes complexes auxquels sont confrontés les dirigeants.