Le Système de Financement Humanitaire (SFH) joue un rôle primordial dans la définition, l’implémentation et le contrôle de l’action humanitaire. Il se confronte de plus de plus à des contextes extrêmes empreints d’incertitude. Pourtant, la recherche encore balbutiante sur le SFH manque de recul sur la façon dont il répond à l’incertitude dans ses situations. Fondé sur un design qualitatif, cette étude explore le cas de la pandémie Covid-19. Elle révèle que, face à l’incertitude générée par la pandémie, le SFH réagit par un repli sur la visualité, pour ensuite retrouver son équilibre par le biais de pratiques adaptatives. Nous présentons trois dynamiques illustrant le modèle de réponse induit par notre analyse. Nous discutons enfin l’apport d’une approche systémique mettant en évidence l’importance de la visualité dans le financement humanitaire.
Elément central dans la théorie du sensemaking, le framing décrit comment l’individu élabore un cadre d’action à partir de sa vision du monde. Dans un environnement perturbé, qu’il ne maîtrise plus, cette représentation lui permet de formuler un récit dans lequel il trouve sa place. Largement documenté et discuté depuis la mise en lumière de ce concept dans les années soixante, l’émergence d’un « framing » partagé en situation de crise disruptive est jusqu’à ce jour peu étudié. A travers l’étude de la recomposition d’un dispositif de secours lors des inondations ayant dévasté l’agglomération de Draguignan en 2010, l’objectif de cette étude est de mettre au jour les mécanismes ayant permis au collectif de recréer une organisation idoine. Se basant sur la théorie enracinée, nous proposons un modèle du processus contribuant à l’émergence d’une coordination basée une vision situationnelle partagée. Nous discutons ensuite la contribution de ce modèle à la littérature sur le framing
