Le point de départ de cet article était de comprendre et de décrire la dynamique de l’entrepreneuriat informel. En d’autres termes, nous cherchons à comprendre les raisons ou motivations des entrepreneurs à évoluer dans l’économie informelle à y rester ou à transiter, en partie ou en totalité, vers la formalisation des activités.
A partir de 40 récits de vie d’entrepreneurs informels au Sénégal, nos données nous permettent de dire :
- que les principales raisons qui poussent à investir dans l’économie informelle sont le coût relativement réduit d’entrée et le fait d’échapper aux tracasseries administratives et marginalement aux obligations fiscales.
- plusieurs facteurs les poussent à rester : le secteur s’organise de plus en plus avec des organisations syndicales qui défendent leurs intérêts ; étant soutien familial, ils veulent reverser le moins à l’Etat et avoir suffisamment pour s’occuper d’eux et de leur famille élargie ; la solidarité des réseaux familiaux et des connaissances et le peu de contraintes administratives et fiscales auxquels ils sont astreints. A cela s’ajoute le manque d’informations sur les avantages que procure la formalisation des activités.
- quitter l’économie informelle permet de bénéficier de soutiens institutionnels, bancaires, d’accéder à des marchés étatiques, régionaux et internationaux, de nouer des partenariats… Toutefois, tous les entrepreneurs ne sont pas dans cette logique d’accumulation. Surtout les femmes qui, elles, sont dans une logique de survie (Simen & Dally, 2014).
L’article vise à établir un examen critique du traitement médiatique réservé à l’entrepreneuriat numérique. Il propose ainsi de caractériser le paradigme à partir duquel se forgent les réflexions des journalistes à l’égard des start-ups digitales et des entrepreneurs du Web. Les réponses obtenues auprès de 129 journalistes permettent de mettre en évidence trois résultats majeurs. D’abord, nous établissons la présence d’une forme d’homogénéité des croyances journalistiques. Ensuite, nous rendons compte de l’existence d’un écart entre les convictions médiatiques et les résultats de recherche en Sciences de Gestion. Enfin, nous montrons que les approximations présentes dans certains articles de presse sont conscientisées et assumées par les journalistes. L’article intègre une série de discussions pour comprendre les incidences de ces résultats sur le comportement et les actions des acteurs de l’écosystème entrepreneurial.
Entrepreneurial University has captured a great attention in entrepreneurial research during the last decade, by giving new strategies to entrepreneurship. It aims to promote entrepreneurial culture, commercialize researches, and help students to set up their projects throughout a set of entrepreneurial activities. Thus, we attempted to evaluate the applied entrepreneurial recent activities within our Tunisian context that targeted improving the entrepreneurial education system. To do so, we have adopted Jansen & al., (2015) methodology. Indeed, we have conducted interviews with computer institute students (50). Results have shown that students are totally adhering the entrepreneurial transformation process. Mainstream Student Entrepreneurship Encouragement Model dimensions activities were verified, and students approved a favorable attitude vis-à-vis the Entrepreneurial University practices within our case, except one single activity related to finding financial funds.
Cette recherche a pour objectif de créer de la connaissance sur l’Entrepreneuriat Stratégique (ES). Dans cette perspective, le processus de diffusion et d’évolution de l’ES est analysé à partir d’une étude de cas menée dans une Entreprise de Taille Intermédiaire (ETI). Une première enquête, menée en 2013, est complétée par une Recherche Intervention (RI), conduite durant l’année 2016. Cette approche longitudinale permet d’analyser en profondeur trois ères stratégiques de l’entreprise et de développer des résultats à partir de la grille d’analyse proposée par Ireland et al. (2009). Nous identifions trois états de l’ES dans l’entreprise, le bricolage dispersé souhaité, la rationalisation entrepreneuriale imposée et l’intrapreneuriat centré sur les projets stratégiques collectivement élaborés. Ces trois états nous permettent de conceptualiser l’ES à partir d’un modèle de Fer à cheval (FAC), qui montrent que deux extrêmes opposés, un entrepreneuriat individuel orienté marché et un intrapreneuriat organisationnel orienté projet, peuvent se rejoindre dans une finalité de préservation de la dynamique entrepreneuriale. Le FAC modélise également les trois étapes d’évolution de l’ES, c’est-à-dire désentrepreneurialisation, expérimentation, ré-entrepreneurialisation. Au final, l’approche holistique et multiniveau mobilisé dans cette recherche montre l’ensemble des pérégrinations de l’entrepreneuriat dans la stratégie d’une ETI. Cette démarche contribue à la littérature sur l’ES en soulignant surtout que l’intégration de l’entrepreneuriat dans la stratégie peut être protéiforme, mais, pour des résultats relativement proches. Elle montre aussi qu’un idéal d’articulation entre entrepreneuriat et stratégie ne résiste pas à une analyse empirique, qui souligne les problèmes de dispersion stratégique liée à l’entrepreneuriat, comme les phénomènes de désentrepreneurialisation liée à la stratégie. Pour les managers qui souhaitent mobiliser une stratégie entrepreneuriale sur le long terme, cette recherche insiste sur la nécessité de développer une intelligence d’introspection sur leur organisation et de mettre en œuvre des dispositifs et des pratiques d’accompagnement du changement.
Cette étude s’intéresse aux rôles joués par les structures d’accompagnement à l’international des éco-PME dans leurs collaborations. En effet, pour pallier les problèmes environnementaux mondiaux et mettre en place les engagements politiques portant sur la transition écologique et énergétique, les éco-PME, dont le cœur de métier est la préservation et la remédiation de l’environnement, ont besoin de se grouper. Les structures d’accompagnement à l’international (SAI) souhaitent promouvoir ces collaborations mais leurs rôles dans ce processus n’ont pas été documentés. L’objectif est de remédier à ce gap, en répondant à la problématique suivante : Quels rôles jouent les structures d’accompagnement lors des collaborations à l’international des éco-PME ? En plus des ressources multiples qu’elles fournissent, les SAI peuvent promouvoir les collaborations en agissant sur le capital social des éco-PME. Nous avons donc choisi de traiter ces rôles sous le prisme de la théorie du capital social de Nahapiet et Ghoshal (1998), et de réaliser une étude qualitative exploratoire auprès de 21 structures d’accompagnement à l’international. Nous avons ensuite procédé à une analyse thématique à l’aide du logiciel Nvivo. Les résultats montrent qu’en plus d’un rôle de déterminant de la collaboration, avec un rôle de structuration du réseau et un rôle relationnel de facilitation des relations entre les éco-PME, certaines SAI ont un rôle de constructeur des collaborations. Les collectifs conjugués (Astley et Fombrun 1983) construits par les SAI prennent la forme de structures de mutualisation, de consortiums en réponse à une opportunité ou de groupement pérenne, avec parfois la construction d’outils dédiés à la génération des consortiums. Cette étude a donc pour apport, outre de répertorier les rôles des SAI dans les collaborations à l’international des éco-PME, de mettre en évidence ce rôle de constructeur de collaborations et de permettre d’entrevoir comment les éco-PME s’internationalisent et comment elles sont accompagnées dans ce processus. Cette étude pourrait être approfondie en visant l’exhaustivité des acteurs de l’écosystème de l’accompagnement à l’international afin de déterminer les rôles de chacun et leurs interactions. Le prolongement de l’étude auprès des éco-PME permettrait de recueillir leur vision sur les rôles joués par les SAI. De même, une étude longitudinale permettrait de mieux cerner les processus de construction des collaborations dans le temps et les interventions des SAI lors des différentes étapes.
La théorie des capacités dynamiques étudie la manière dont les entreprises parviennent à conserver un avantage concurrentiel dans le temps, en s'adaptant et en créant des opportunités. Parmi les capacités dynamiques de l’entreprise, les compétences cognitives managériales peuvent permettre de créer des opportunités. Or, ces capacités ont été peu étudiées. Cet article conceptuel propose d'articuler un modèle intégrateur des différents mécanismes cognitifs qui sous-tendent la création d'opportunités. Un rapprochement des recherches sur la cognition en stratégie et en entrepreneuriat permet de définir certains mécanismes cognitifs à l'œuvre dans la création d'opportunités. Ces mécanismes sont complétés grâce à des illustrations empiriques dans un contexte entrepreneurial, dans le secteur des Food Trucks franciliens. Nous proposons en conclusion un modèle d’analyse des processus cognitifs qui sous-tendent la création d’opportunités. Ce modèle pourrait être utilisé à l’avenir dans des recherches empiriques approfondies en entrepreneuriat et en stratégie.
Le nombre de publications sur l'entrepreneuriat vert a remarquablement augmenté ces dernières années. Cependant, la recherche dans ce nouveau sous-domaine de l'entrepreneuriat a été principalement conceptuelle et qualitative, et sans consensus sur les définitions. Dans cet article, nous étudions la recherche existante sur l'éco-entrepreneuriat avec une approche objective : celui de la bibliométrie. Dans le but de clarifier la portée de l'entrepreneuriat vert et d'explorer son évolution en tant que domaine académique, une étude bibliométrique a été réalisée en utilisant la base de données Web of Science. En nous basant sur des analyses de co-citation et de co-occurrence de mots-clés de 149 articles publiés dans des revues scientifiques entre 1990 et 2017, nous identifions les principaux contributeurs, thèmes et tendances futures de ce domaine émergent. Cette analyse bibliométrique est la première sur le thème de l’entrepreneuriat vert et elle complète les revues de littérature déjà existantes.
Startups face many challenges in the early years of their existence. During these critical stages, they must convince decision makers to provide them with critical resources, such as capital investments, support from startup incubators, or obtaining grants or subsidies.
To succeed, entrepreneurs must present their fledgling businesses in an engaging and convincing way. As they create legitimacy surrounding their entrepreneurial project, they tend to bend reality by presenting their ideas as being far more developed and mature than is the case. While presenting a well-defined project hides the "fuzzy" aspects of innovation and creating a new business, it may present a risk that fixates and curtails the startup's ability to adjust their trajectory as they move ahead.
In this paper, we study a specific formalization of innovative ideas: startup pitch decks. We analyze 121 startups as they apply to enter an incubator. In this paper, we identify common trends and differences in their content and structure. We then show how a presentation's content can be characterized using formal design theory as a descriptive language and decision-making tool by proposing a model we call "conceptual architecture". Further analysis of interactions between entrepreneurs and the incubator's selection committee explores the decision process as a design task that densifies the conceptual content of the pitch. We then suggest a process of systematic conceptual densification that could help both entrepreneurs and decision makers fully express the potential of an idea in terms of continued or future product development, or in some cases preparing entrepreneurs for a shift or "pivot" towards an alternative but conceptually related market.
Dans la course à l’innovation à l’échelle planétaire, la valorisation de la recherche publique est un enjeu majeur pour de nombreux pays. La France en a fait une priorité en investissant largement dans des structures de valorisation, permettant d’offrir aux entreprises et aux laboratoires de multiples points d’entrée. L’université est bien évidemment un acteur majeur, au cœur de cette problématique, même si cela n’a pas toujours été le cas (Etzkowitz, Webster, Gebhardt, & Terra, 2000 ; Philpott, Dooley, O’Reilly, & Lupton, 2011). L’Université de Nantes (UN) s’est investie de cette mission par différents moyens, notamment par la mise en place en 2014 du dispositif « Fil’innov » dédié aux relations entreprises-laboratoires (Alexander & Martin, 2013). Nous accompagnons le dispositif dans la construction de son business model (BM) depuis 2016. Notre posture est la recherche accompagnement (Bréchet, Émin, & Schieb-Bienfait, 2014) afin d’apporter un regard extérieur et des outils permettant de structurer la démarche. Cet article fait le point à mi-parcours de notre mission d’accompagnement sur les éléments définis et la pertinence de l’approche par le BM (Demil & Lecocq, 2010 ; R. H. Desmarteau & Saives, 2008 ; Moingeon & Lehmann-Ortega, 2011 ; Teece, 2010).
Les résultats obtenus sont encourageants tant pour l’affirmation de l’UN comme acteur majeur de la valorisation à l’échelle du territoire que pour le développement du dispositif. Néanmoins le modèle économique n’est pas encore défini. Concernant les outils et la démarche, nous proposons une approche enrichie du BM à l’aide d’approches et d’outils complémentaires (Ekman, Raggio, & Thompson, 2016 ; Vargo & Lusch, 2008) permettant d’améliorer la réflexion par composante et la prise en compte de la valeur « plurielle » (R. Desmarteau et al., 2017 ; Schieb-Bienfait, Saives, Émin, Desmarteau, & Holford, 2013).