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ST-AIMS 07 : Economie collaborative et plateformes - business models, gouvernance et dynamiques d’institutionnalisation

 Cet appel à communication s’inscrit dans la continuité du STAIMS Economie collaborative et plateformes de la conférence de l’AIMS 2016 organisée à Lyon. Au cours de deux sessions réunissant une quarantaine de participants, ce STAIMS a permis l’amorçage de recherches explorant les enjeux stratégiques, organisationnels et institutionnels de l’économie collaborative d’une part, et d’explorer les enjeux de confiance et de pouvoir soulevés par cette nouvelle économie d’autre part.

Ces dernières années ont été marquées par l’explosion du champ de l’économie collaborative et de l’économie des plateformes, s’appuyant sur des technologies permettant de partager des ressources et des compétences à grande échelle entre particuliers et de décentraliser la production de biens et de services (Botsman et Rogers 2010; Schor 2014; Benavant 2016). Selon les estimations de PWC (2015), le secteur pourrait représenter 335 milliards d’euros d’ici 2025 contre 15 milliards en 2014. L’économie collaborative se construit aux confluents de trois sources : l’économie de plateformes, l’économie de l’accès et l’économie des communs (Acquier, Daudigeos et Pinkse, 2017). Du fait de cette hybridité, l’économie collaborative est porteuse d’innovations managériales et organisationnelles, mais aussi de promesses hétérogènes et de nombreux paradoxes. Elle vient requalifier d’anciennes pratiques (troc, prêt, don … ) et réinventer de nouveaux mécanismes de création et de capture de la valeur. Elle transforme en profondeur de nombreux secteurs d’activités tels que l’hôtellerie (Voytenko Palgan, Zvolska, et Mont 2017), les transports et la logistique (Cohen et Kietzmann 2014 ; Carbone et al. 2017), l’alimentation, l’énergie, la conception, la réparation ou la réutilisation d’objets (Lallement 2015; Anderson 2014).

Derrière le terme d’économie collaborative, on retrouve souvent des plateformes numériques à vocation marchande (telles que Airbnb, Kickstarter, Uber), non marchande (ex. Wikipedia, ou initiatives visant à faciliter la réparation ou réutilisation d’objets) ou hybrides (comme par exemple La Ruche qui dit Oui dans le secteur de la distribution alimentaire, Ifixit dans le domaine de la réparation des biens, etc.). Les consommateurs adoptent ces nouveaux services de manière massive : 89% des Français y auraient déjà eu recours en 2015 (Nomadeis/TNS Sofres, 2015). Mais en dépit de l’enthousiasme des consommateurs pour ces nouvelles pratiques, les contours du champ de l’économie collaborative restent flous. Conceptuellement, les valeurs de « partage » ou de « collaboration » soulèvent aussi de nombreuses interrogations dans un contexte où un petit nombre de plateformes, du fait de leur pouvoir de marché, peuvent exproprier une grande part de la valeur créée dans leur écosystème. Du fait de son hétérogénéité et des nombreuses promesses et paradoxes qui la traversent, l’économie collaborative apparaît comme un concept essentiellement contesté (Acquier et al, 2017).

L’objectif de cette STAIMS est de mieux appréhender cet objet émergent qui offre des opportunités intéressantes pour les sciences de gestion, notamment à travers : 1) la mise en évidence de business models et leur impact sur les organisations traditionnelles ; 2) les impacts et controverses environnementales et sociales de l’économie collaborative, 3) la dynamique d’institutionnalisation du champ ainsi qu’une meilleure compréhension des organisations qui s’y développent.

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