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Communications par thème

Thème : ST-AIMS 01 : Activisme et organisation : comment s’organisent les nouveaux mouvements sociaux et que peuvent-ils nous apprendre ?
Dynamique des « petits mondes » de parties prenantes du dirigeant. L’exemple des restructurations industrielles

La théorie des parties prenantes (TPP) montre que dans sa gestion de l’entreprise le dirigeant est confronté à différents acteurs dont la capacité d’influence est déterminée par leur pouvoir lié à la dépendance de l’entreprise, leur légitimité et l’urgence de la situation. Le management de ces parties prenantes conduit le dirigeant à élaborer une stratégie politique d’accompagnement de ses décisions managériales.
L’objectif de cet article est d’articuler la TPP et l’analyse des réseaux complexes (ARC) pour construire un cadre d’analyse des choix des dirigeants de grandes entreprises en matière de stratégie politique. Les parties prenantes constituent un réseau structuré en « petits mondes » dans lequel est plus ou moins encastré un dirigeant. Son degré d’encastrement dans un cluster de parties prenantes influence sa sensibilité au pouvoir de coercition économique et à la pression sociale que les parties prenantes peuvent exercer.
Dans une perspective dynamique, l’ARC permet d’appréhender les réseaux de parties prenantes comme étant soumis à des chocs aléatoires ou intentionnels qui influencent l’urgence de la situation et la légitimité des décisions du dirigeant. L’articulation du degré d’encastrement du dirigeant (fort ou faible) et de la nature du choc (aléatoire ou intentionnelle) offre un cadre d’analyse de ses choix de stratégie politique. Le modèle conceptuel est illustré par quatre exemples de restructurations industrielles.

Thème : ST-AIMS 01 : Activisme et organisation : comment s’organisent les nouveaux mouvements sociaux et que peuvent-ils nous apprendre ?
Sharing one’s conviction: features of the discourses employed in external whistleblowing

This paper seeks to understand how whistleblowers package their claims to increase awareness of their case. Why some cases of external whistleblowing catch the media’s attention while others remain largely unknown or ignored? We present the results of an inductive study that offers insight into five qualitative cases from the French banking industry between 1998 and 2013. In these cases, present or former employees have sought to unveil organizational frauds to an external audience.
Our findings show that stories of whistleblowing are based on different kinds of framing assets: in terms of discourse, issues that are framed as explicitly shocking, serious, high stakes or indisputably illegal are more likely to be effectively “bought” by the audience. The seller’s ability to deliver a clear, coherent, rational, and chronological discourse is also of major importance. In terms of practices, transgressing organizational rules in order to blow the whistle, for example stealing confidential documents, is likely to be a double-edged sword. However, contextual factors, such as the issues being “fashionable”, or already included on the political agenda, are likely to influence the outcome of the process. We draw on our findings to build an empirically grounded framework showing how whistleblowers sell their stories, with the aim to guiding future business ethics and research in this area.

Thème : ST-AIMS 01 : Activisme et organisation : comment s’organisent les nouveaux mouvements sociaux et que peuvent-ils nous apprendre ?
Structuration et répertoires d'action d'un activisme au sein de la filière hippique

L’objectif de cette recherche est d’analyser la progression d’un mouvement contestataire ayant caractérisé la filière hippique au cours de l’année 2017. En s’appuyant sur la crise économique sans précédent qui traverse les courses de galop en France, les auteurs étudient les répertoires d’action déployés par les contestataires activistes à l’égard de la gouvernance de leur filière. Le cadre théorique invite à relire la structuration d’un mouvement de contestation sous l’angle du triptyque hirschmanien exit-voice-loyalty. En s’appuyant sur des ressources documentaires tels qu’articles de presse (spécialisée et nationale) et communiqués, les auteurs ont identifié les acteurs principaux de la contestation et proposé une chronologie du conflit sur une période de temps délimitée : de la publication d’un rapport de la Cour des Comptes sur la gestion de la filière, à l’organisation d’une grève sur un hippodrome. Les différents modes de contestation mobilisés sont explicités, de l’expression individuelle à l’activisme ayant conduit au boycott final. Les auteurs mettent en lumière la structuration de l’activisme au sein d’une corporation et la stratégie de délégitimation des instances de gouvernances susceptibles de conduire à un renouvellement des instances.​

Thème : ST-AIMS 01 : Activisme et organisation : comment s’organisent les nouveaux mouvements sociaux et que peuvent-ils nous apprendre ?
Managing organizational tensions within a grassroots’ movement: toward a “value-based bureaucracy”?

The question of alternative organizing brings to the forefront the inseparability between means and ends. While alternatives are usually thought of as in opposition to the instrumental-rational bureaucratic mode of organizing, militant organizations often operate through a kind of hybrid organizational form and combine aspects of collectivist structures and processes with those of quasi-bureaucratic organizations. In this work in progress, we attempt to illuminate the organizational tensions arising from the development of what we might call a “value-based bureaucracy”. Investigating the two-year process of structuration of a grassroots’ movement, we attend to activists’ subjectivities to understand how they experience and manage these tensions, ensuring the survival of the movement.

Thème : ST-AIMS 01 : Activisme et organisation : comment s’organisent les nouveaux mouvements sociaux et que peuvent-ils nous apprendre ?
La solitude du lanceur d’alerte : de la démarche individuelle à l’action collective ?

Les lanceurs d'alerte font le choix de révéler ou dénoncer des activités en vigueur dans leur organisation et qu’ils estiment aller à l’encontre de leurs valeurs ou de l'intérêt général. Cette « alerte éthique » correspond à une démarche qui est par nature individuelle. Elle conduit souvent à une forme d’isolement des lanceurs d’alerte, qui constitue une des sources majeures de leurs difficultés. Pour pallier cet isolement, différentes organisations parties prenantes peuvent s’impliquer, voire se constituer autour des lanceurs d’alerte. Ces parties prenantes inscrivent généralement leur soutien dans une critique du fonctionnement des entreprises. Pourtant, l’articulation entre démarche individuelle des lanceurs d’alerte et actions collectives contestataires ne va pas de soi car les démarches ne sont pas de même nature, l’une individuelle, l’autre collective. Dans cette recherche, nous étudions l’articulation entre l’alerte individuelle et les collectifs de contestations organisées. Nous cherchons à savoir dans quelle mesure la démarche des lanceurs d’alerte peut s’inscrire dans des collectifs actions collectives. Pour répondre à cette problématique, nous nous appuyons sur un ensemble de cas d’alertes récentes et mettons en évidence différentes trajectoires qui prennent comme point de départ une alerte. Nous montrons que, plus que des collectifs contestataires émergents, ce sont les parties prenantes traditionnelles (syndicats, ONG, partis politiques) qui sont en mesure d’apporter un soutien aux lanceurs d’alerte. En retour, les lanceurs d’alerte se cantonnent généralement à leur démarche individuelle et rejoignent rarement de manière active les collectifs de contestation.

Thème : ST-AIMS 01 : Activisme et organisation : comment s’organisent les nouveaux mouvements sociaux et que peuvent-ils nous apprendre ?
From ‘organizing’ to ‘networking’: how the US labor movement is renewing its strategy to reach workers from the precariat. The cases of ‘Fight for 15’ and ‘OurWalmart’ movements.

For about 20 years, labor organizations in the US are implementing strategies in order to ‘organize’ workers from industries or companies that have for long been deserted by labor unions. Referred to as ‘organizing’, this strategy experienced some success in the public and industrial sectors but proved so far unable to scale-up and sustainably organize the ‘precariat’ from the fast-growing, low-paid and precarious services industries. Our article examines two recent and large-scale ‘organizing’ movements (‘Fight for 15’ and ‘Our Wal-Mart’) which emerged in the USA in sectors deemed unmobilizable – respectively the fast-food and retail industries. Our findings suggest that both campaigns gained significant victories which we attribute in both cases to a shift from an ‘organizing’ to a ‘networking’ paradigm. We argue that these approaches represent two new novel forms of organizing, which we term as ‘intersectional solidarity bridging’ and ‘professional solidarity bonding’. We discuss the ruptures and continuations implied by these developments in terms of discursive and organizational strategy.