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Grandazzi Albane

La notion de situation de gestion a été théorisée par Girin (Girin, 1990) pour étudier les modes d’organisation de l’action collective. Elle se traduit majoritairement par des recherches sur les motifs de l’action, en reléguant l’espace et le temps en tant que contextes définis et stables. Cependant, les espaces organisationnels publics, avec des pratiques de travail de plus en plus mobiles, interrogent le rôle du contexte dans ces situations de gestion. Ainsi, notre problématique se centre sur le rôle du mouvement dans le renouvellement de l’analyse des situations de gestion. Pour le comprendre, nous discutons la notion de situation de gestion au regard de la littérature sur l’embodiement dans les pratiques (Dale, 2005 ; 2015) ; (Schatzki, 2010). Notre recherche de terrain s’appuie sur une ethnographie des agents commerciaux en gare, en se fondant sur une analyse de leurs pratiques (accueil, vente, embarquement). Ce terrain de recherche offre dans un même espace (la gare), et des pratiques d’interactions comparables, une pluralité de situations selon le contexte considéré (espace fermé, ouvert ; temporalité sans ou avec une grande affluence). Le rôle de l’observation y est central, en s’appuyant sur la propre expérience du chercheur. Nos résultats soulignent que des caractéristiques similaires de situations (contexte, participants, action, jugement) se déroulent dans des espaces temps variés, en modifiant les motifs de l’action, mais aussi son jugement externe. Il nous semble que l’on rencontre des situations en mouvement, ce qui nous amène à discuter l’attribut de « contexte » pour qualifier l’espace et le temps. Nous soulignons enfin les implications méthodologiques d’une observation des situations en mouvement dans un espace public (Raulet-Croset & Borzeix, 2014).