AIMS

Bollecker Gilles, Nobre Thierry
Repli ou relance : quelle stratégie face à la crise ? Le cas d’un équipementier du secteur de l’énergie.

La violence et l’ampleur de la récente crise économique et financière, et ses séquelles persistantes, appellent à s’intéresser de plus près au comportement des organisations qui sont confrontées à ce contexte. La littérature s’est largement intéressée à cette problématique pour proposer des modèles permettant d’expliquer les stratégies de sortie de crise en analysant les processus à l’œuvre, les variables déterminantes et le rôle des différents acteurs. En particulier, Robbins et Pearce (1992) ont proposé un modèle qui a joué un rôle catalyseur dans l’évolution des travaux de recherche. Les auteurs insistent sur la dimension dynamique en analysant l’enchaînement de phases traversées par les entreprises. Ils ont identifié tout d’abord une phase de repli (retranchement) puis de relance (recovery). Ensuite, de nombreux travaux en se positionnant par rapport à cette approche fondatrice viennent soit la remettre en cause en ce qui concerne par exemple, l’enchaînement des phases proposées, soit la compléter, en intégrant d’autres préoccupations. Dans cette perspective, cette recherche déploie une méthodologie d’étude de cas reposant sur une étude longitudinale réalisée à partir d’une entreprise industrielle confrontée à une crise sans précédent. A la lumière de cette étude de cas, il apparait tout d’abord que l’enchainement des étapes (retrenchment/recovery) est marqué par une certaine ambiguïté. De plus, le cas observé montre que l’articulation de l’action des/envers les stakeholders par l’impact qu’elle occasionne sur les ressources permet de donner des pistes d’explication de l’ambiguïté observée précédemment. Enfin, l’analyse en profondeur permise par la méthode de l’étude de cas incite à proposer des conjectures visant à identifier des critères de contingence permettant la contextualisation au sens de Pettigrew (1985).