Les recherches antérieures révèlent que l’engagement communautaire permet d’accroître la légitimité organisationnelle sans pour autant expliquer les modalités de légitimation. Cette recherche examine selon quelle stratégie de légitimation, l’engagement communautaire est-il adopté dans les entreprises en situation d’incertitude. L’objectif est de décrire et de comprendre le processus d’engagement communautaire en tant que stratégie de légitimation.
En mobilisant une approche contextualiste, ce travail a mis en évidence une articulation entre les concepts d’engagement communautaire, de stratégie de légitimation et de légitimité organisationnelle, tout en se basant sur la théorie néo-institutionnelle et la théorie de la dépendance envers les ressources.
L’étude empirique a été procédée par une étude de cas unique longitudinale d’une entreprise pétrolière tunisienne. Elle cherche à appréhender à travers le temps la façon dont cette entreprise cherche à rétablir sa légitimité après les évènements du 14 janvier 2011, à travers l’engagement communautaire. Les conclusions de la recherche ont permis d’analyser le processus d’engagement communautaire en tant que stratégie de légitimation sous l’effet de son échec. Deux principaux résultats se dégagent. Les résultats montrent d’une part l’importance de la légitimité morale pour les industries extractives dans les pays en voie de développement et d’autre part, l’impact du leadership et des caractéristiques de l’entreprise publique sur le processus d’engagement communautaire en tant que stratégie de légitimation.