Le point de départ de cet article était de comprendre et de décrire la dynamique de l’entrepreneuriat informel. En d’autres termes, nous cherchons à comprendre les raisons ou motivations des entrepreneurs à évoluer dans l’économie informelle à y rester ou à transiter, en partie ou en totalité, vers la formalisation des activités.
A partir de 40 récits de vie d’entrepreneurs informels au Sénégal, nos données nous permettent de dire :
- que les principales raisons qui poussent à investir dans l’économie informelle sont le coût relativement réduit d’entrée et le fait d’échapper aux tracasseries administratives et marginalement aux obligations fiscales.
- plusieurs facteurs les poussent à rester : le secteur s’organise de plus en plus avec des organisations syndicales qui défendent leurs intérêts ; étant soutien familial, ils veulent reverser le moins à l’Etat et avoir suffisamment pour s’occuper d’eux et de leur famille élargie ; la solidarité des réseaux familiaux et des connaissances et le peu de contraintes administratives et fiscales auxquels ils sont astreints. A cela s’ajoute le manque d’informations sur les avantages que procure la formalisation des activités.
- quitter l’économie informelle permet de bénéficier de soutiens institutionnels, bancaires, d’accéder à des marchés étatiques, régionaux et internationaux, de nouer des partenariats… Toutefois, tous les entrepreneurs ne sont pas dans cette logique d’accumulation. Surtout les femmes qui, elles, sont dans une logique de survie (Simen & Dally, 2014).