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Le berrigaud Marie-laure

L’étude du projet associatif en sciences de gestion mobilise une partie de la littérature sur le projet. L’association étant une organisation à projet (Boutinet, 1990), notre positionnement sur cette littérature sera de considérer le concept de projet dans son sens le plus fondamental (Desreumaux, 2011). Boutinet (1990) précise que le choix d’utiliser la préposition « à » insérée avant le terme projet « souligne la visée intentionnelle propre à tout projet », tandis que la préposition « de » renvoie d’abord au contenu du projet et la préposition « par » « entend signifier le recours à la démarche projet comme méthodologie ».C’est pourquoi nous écartons toute une partie de la littérature qui s’intéresse à la méthodologie de projet ou au contenu du projet pour nous intéresser essentiellement à ses intentions. Elle mobilise également une littérature sociologique (Laville, 2013) sur l’association de loi 1901, mettant particulièrement en exergue sa dimension institutionnelle. La notion de projet associatif est relativement récente, on peut placer son apparition en France à partir des années 1980. Les praticiens du monde associatifs (bénévoles, salariés, organismes d’accompagnement, revues spécialisées) se sont emparés du projet associatif et participent à leur large diffusion jusqu’à le rendre aujourd’hui incontournable. Pour ces acteurs associatifs, le projet associatif est une déclinaison de l’objet social, justifiant l’existence de l’organisation et la guidant dans son développement par la fixation de grandes lignes directrices, d’objectifs et de moyens. Pour une association parvenue à maturité, il est souvent question de renouveler le projet. Cet article a pour vocation à comprendre pourquoi il devient nécessaire à un moment donné d’actualiser le projet. L’étude théorique apporte des éléments de réponses quant au caractère multidimensionnel et obsolescent du projet associatif, en mobilisant en particulier le concept de règles (Romealer, 1998) pour qualifier le projet associatif comme étant une règle (Joffre et Loilier, 2015). L’étude de cas permet d’identifier des facteurs humains et organisationnels qui influent sur cette obsolescence ainsi que sur le potentiel d’actualisation du projet associatif.