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Ewango-chatelet Aurelie

Le thème récurrent de la construction d’une posture épistémologique face à la pluralité des concepts en gestion, se trouve ici renouvelé à la lumière du courant pragmatisme. Conception et processus de production de connaissances scientifiques ont été reconsidérés par de nouvelles approches théoriques, méthodologiques et épistémologiques. Le débat s'est ainsi déplacé des questions initiales sur le pluralisme méthodologique, portant sur la nature et les chemins d’accès à la vérité, vers des récentes interrogations éthiques et politiques ayant pour objet la responsabilité du chercheur quant aux connaissances qu'il produit et leurs finalités. La communication discute le rôle des jugements de valeurs dans les sciences de gestion et argumente pour une distinction entre jugement axiologique et jugement normatif : il s’agirait de tâcher à «bien faire» les «bonnes choses». Le recours aux travaux du courant pragmatique de la philosophie des sciences, notamment ceux de Hillary Putman sur l’effondrement de la dichotomie faits-valeurs, permet de discuter des impacts de la pluralité pour les sciences de gestion. Quatre postures de pratiques scientifiques du chercheur en gestion sont ainsi distinguées: le politique, l’expert, le philosophe et le penseur. Il apparaît que la posture du penseur qui s’engage par des jugements axiologiques paraît en mesure de concilier rigueur scientifique et pertinence sociale. Une application de cette classification au champ du management public permet d’en dévoiler la spécificité épistémologique. Avec une telle posture, les sciences de gestion seraient en mesure de prendre une place à part entière et légitime au sein des sciences sociales pour informer sur les enjeux et les moyens de l’action collective, qu’elle soit privée ou publique.