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Arnaud Charlene, Soldo Edina

Cette recherche prend corps autour du constat empirique d’une « évènementialisation » tout à la fois des territoires et de la culture. En effet, dans le contexte actuel de compétition intense entre les destinations (Gérardin et Poirot, 2010 ; Kébir et Maillat, 2000), les territoires sont de plus en plus enclins à développer une offre évènementielle, notamment culturelle, afin de renforcer leur compétitivité territoriale (Canali et d’Angella, 2009 ; Getz, 2008, 2007). Pourtant, derrière cette apparente facilité à jouir d’impacts multiples via l’évènement culturel, nous constatons un certain essoufflement des territoires dans cette course à l’évènementiel (Getz, 2010, 2007). Au vu de ce double constat d’un essoufflement de l’évènementiel culturel et de sa perte de sens dans une visée sociétale, nous avons souhaité orienter notre recherche vers la théorisation d’un portefeuille territorial d’évènements culturels (PTEC) (Auteur 1, XXXX) dont la vocation est d’inscrire l’offre d’évènementiel dans une finalité d’attractivité durable et multidimensionnelle des territoires (Auteur 2, XXXX). En d’autres termes, il s’agit, dans une approche territoriale du management public, d’envisager les modalités de gestion locale des évènements culturels (Divay et Mazouz, 2008 ; Hernandez, 2008 ; Casteigts, 2003). Cette approche permet de mesurer toute l’ampleur de l’évènementiel urbain dans les politiques et stratégies publiques et toute la valeur du PTEC réside dans son caractère idiosyncratique qui lui permet de prendre des formes variables, en fonction des spécificités du territoire et de ses trajectoires (Auteur 1, XXXX). Ainsi, peut-on constater la mise en œuvre, de manière plus ou moins concomitante, d’une pléiade d’évènements allant de la petite manifestation locale au méga évènement. L’émergence d’un portefeuille territorial d’évènements culturels (PTEC) participe donc de l’affirmation d’un acteur collectif défini comme une « entité virtuelle capable de réflexivité, d’adaptation et de choix prospectifs » (Divay et Mazouz, 2008, p. 350). Il permet d’atteindre l’autonomie puisqu’il nécessite de la part de ceux qui l’initient une capacité d’auto-analyse et de réflexion forte afin d’inscrire au mieux le territoire dans son environnement. Les finalités stratégiques du PTEC ainsi que les spécificités des produits qu’il comprend impliquent de réinterroger les modèles d’analyse stratégique traditionnels et de les adapter en vue de proposer aux managers publics un outil de pilotage de l’offre territoriale d’évènementiel culturel (I.). Sur la base d’une étude de cas unique enchâssée à l’échelle d’un territoire intercommunal (II.), les résultats montrent que le processus de sélection des évènements culturels s’inscrit dans une approche fonctionnelle qui s’articule autour d’une logique territoriale et d’une logique produit et que son management stratégique relève d’une gouvernance contingente multi-niveaux et multi-acteurs impliquant un leadership territorial incitatif (III.).