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Jacob Marie-rachel, Rouziès Audrey

La théorie de l’identité sociale qui analyse les dynamiques d’identification pose l’hypothèse que les individus doivent percevoir des caractéristiques communes avec les autres membres pour s’identifier à une équipe ou à une organisation. Or, la généralisation du recours à des travailleurs extérieurs à l’entreprise dans une logique de flexibilité de l’emploi a conduit à une hétérogénéité des statuts d’emploi des travailleurs au sein d’une même équipe de travail. Les salariés travaillent en équipe avec des intérimaires, des prestataires, des consultants, des stagiaires et des apprentis. Nous proposons la notion d’équipe composite pour décrire une équipe de travail composée de salariés et de travailleurs extérieurs sur le lieu de travail de l’entreprise. Ce présent article s’attaque à un paradoxe de la littérature sur l’identification organisationnelle. Les travaux sur les équipes temporaires montrent que l’identification s’opère au moyen d’indices situationnels. Cependant les travaux partant des différences de statuts d’emploi font état de conséquences négatives sur l’identification des travailleurs. En ce sens, la notion d’équipe composite contient à la fois la dimension d’équipe temporaire et celle de statuts d’emploi différents. Elle sert ainsi d’unité d’analyse pour étudier les antécédents de l’identification dans les équipes temporaires composées de membres aux statuts d’emploi différents. A partir d’une étude de cas exploratoire dans une grande entreprise française, nous illustrons des antécédents de l’identification au sein d’une équipe composite d’après une auto-catégorisation des travailleurs pris individuellement en « salariés » ou « externes », une ambivalence des indices situationnels sur le lieu de travail et l’effet du prestige et de la reconnaissance par la hiérarchie. Des développements plus quantitatifs sont appelés pour généraliser ces résultats.