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Rouquet Aurélien

S’inscrivant dans la perspective de la théorie des coûts de transaction, cet article vise à enrichir notre compréhension des multiples structures de gouvernance hybrides qui coexistent entre marché et hiérarchie. Précisément, nous nous proposons ici d’introduire et de conceptualiser une nouvelle structure de gouvernance, qui n’a jusqu’à présent été que partiellement théorisée dans la littérature : l’association de standardisation. Cette structure de gouvernance s’appuie sur un type de contrat spécifique, le contrat associatif, qui forme la base à partir duquel des organisations peuvent s’associer les unes avec les autres. L’efficacité de la structure tient aux nombreux standards élaborés, qui permettent aux associés de réduire entre eux leurs coûts de transaction. Le caractère ouvert de l’association et le faible investissement requis pour s’associer rendent ce mode de gouvernance particulièrement pertinent pour réduire les coûts de transaction entre un grand nombre d’organisations. La nature démocratique des décisions dans l’association et le caractère non obligatoire des standards produits par celle-ci en font cependant un mode de gouvernance peu contraignant. A visée théorique, notre démarche s’appuie d’une part sur une étude empirique de type ethnographique menée pendant plus de trois ans au sein d’une association de standardisation automobile. Notre démarche s’appuie d’autre part sur une vaste littérature qui a émergé dans les dernières années, tant sur les associations de standardisation, que sur la standardisation, ou les associations entre organisations. L’article est organisé en quatre parties. La première retrace brièvement l’émergence et l’essor des associations de standardisation au sein de l’économie en général, et de l’industrie automobile en particulier. La deuxième partie caractérise l’association de standardisation comme structure de gouvernance spécifique, reposant sur un arrangement contractuel ad hoc, le contrat associatif. La troisième partie compare l’association de standardisation aux trois principaux modes de gouvernance identifiés dans la littérature : le marché, la hiérarchie et le réseau. La quatrième partie soulève enfin la question de la mise en œuvre de cette structure de gouvernance, et indique notamment dans quel contexte elle s’avère efficace, ainsi que ses hybridations avec les trois autres modes