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Romestant Fanny

Les réseaux de parties prenantes semblent libérer certaines des critiques régulièrement émises à l’encontre de la théorie des parties prenantes. S’ils permettent certes de théoriser différents types de relations entre parties prenantes (ex. interactions entre les parties prenantes, impactant l’entreprise et interactions avec les parties prenantes, mobilisées par l’entreprise), leur analyse reste encore difficile à réaliser. Les recherches menées jusqu’ici sur les réseaux de parties prenantes, relativement rares, décrivent peu les cadres méthodologiques mobilisables pour l’analyse de ces relations spécifiques. Nous proposons donc un cadre d’analyse à travers le prisme de la théorie de la traduction (ANT), qui offre les outils permettant la description des relations “au cœur du réseau”. Il est d’abord démontré que les deux théories sont compatibles : elles sont de même nature, ont des objets et objectifs complémentaires et ont des trajectoires communes. L’intérêt de cette communication est ensuite d’identifier les apports de la théorie de la traduction à la théorie des parties prenantes. En tant que « technologie de la description » (Dumez, 2011), la théorie de la traduction donne certaines clés, complémentaires à la théorie des parties prenantes, sur ce que le chercheur doit identifier lorsqu’il enquête sur des réseaux de parties prenantes : quelles sont les parties prenantes et leur rôle dans le réseau, quels sont leurs enjeux et se faisant, comment celles-ci se positionnent dans le réseau, comment les parties prenantes passent-elles d’une situation de blocage à une situation de collaboration, quelles sont les modifications subies entre-temps par l’objet de recherche ? La théorie de la traduction donne également des outils au chercheur dans la conception et la réalisation de sa recherche, car ces préceptes sont utilisables pour mener à bien ce type d’enquêtes relativement délicates.