AIMS

Index des auteurs > Goy Hervé

Goy Hervé

Auteur

Hervé GOY

 

Résumé

La recherche sur la planification stratégique des P.M.E. se structure pour l’essentiel autour de travaux empiriques, notamment sur la valeur de la planification dans ces entreprises. Pour autant, l’état actuel de ce courant de recherche nous semble insatisfaisant, ne répondant pas selon nous aux questions fondamentales soulevées par ce type de problématique, tant en termes de besoins que d’acteurs dans la planification des P.M.E.

1) LA RECHERCHE SUR LA PLANIFICATION EN P.M.E. : UN COURANT PRINCIPALEMENT FONDE SUR L’ANALYSE DE LA VALEUR.

Les études traitant du lien entre planification et certains éléments de performance (souvent financière) des P.M.E. sont hétérogènes, tant en termes de méthodologie que de résultats. Ainsi, l’on peut répertorier des travaux qui concluent au lien positif entre ces variables, tout comme d’autres qui aboutissent à l’affirmation inverse. C’est dans ce contexte que certains chercheurs ont tenté de conclure sur cette question, par des approches qui se veulent davantage holistes.

Ainsi, que ce soit par l’utilisation d’une « métaanalyse », ou plus simplement en expliquant ces divergences par le fait que certains facteurs de contingence ont été omis, il semblerait qu’il existe une association statistiquement significative entre planification et performance en P.M.E., avec une indétermination du sens de la relation.

Malgré la richesse de ces travaux, il nous semble qu’avant de s’interroger sur l’efficacité d’une pratique managériale, il convient de bien saisir la réalité de cette pratique. Or, nous ne pensons pas que cela soit le cas concernant la connaissance actuelle sur le comportement planificateur des P.M.E. Voyons dès lors dans quelle mesure l’on peut ne pas se satisfaire de ce constat.

2) LES DOMAINES DE LA RECHERCHE SUR LA PLANIFICATION DES P.M.E. QUI RESTENT DANS L’OMBRE.

Nombre d’études descriptives sur la planification en P.M.E. ont cherché à démontrer le caractère plus ou moins répandu de la planification dans ces firmes : la planification ne semble ainsi pas être une pratique courante. De même, lorsqu’elles existent, les activités de planification en P.M.E. sont informelles, peu sophistiquées, sporadiques et non structurées. Pour autant, les caractéristiques de ces dimensions ne sont nullement explorées.

A côté de cette approche empirique, un courant à caractère résolument normatif regroupe les chercheurs qui se sont intéressés aux processus de planification dans les P.M.E.. Ainsi ont-ils été amenés à proposer des modèles « simplifiés », sans consensus de leur part, et surtout sans tenir compte de la réalité que peuvent recouvrir en pratique les démarches planifiées en P.M.E.

CONCLUSION.

L’agglomération de ces travaux ne permet donc pas, selon nous, de tendre vers une conceptualisation de la planification stratégique dans les P.M.E. En effet, celle-ci est généralement appréhendée par défaut, par rapport aux travaux sur les grandes firmes. Dès lors, pourquoi s’étonner que la majorité des P.M.E. ne pratique pas effectivement la planification stratégique, définie selon des critères adaptés à la grande entreprise ? Mais cet article ne serait pas complet sans laisser entrevoir quelques perspectives. Ainsi, et dans notre très modeste mesure, nous préconisons une voie résolument différente, selon une démarche davantage qualitative, afin de déterminer une certaine forme de modélisation de la planification dans les P.M.E. Il s’agit là selon nous de la voie de recherche à emprunter, si tant est que l’on veuille faire progresser la recherche en management stratégique sur la planification de ces firmes.