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Dussuc Bernard, Geindre Sébastien

Auteur

Bernard DUSSUC

Sébastien GEINDRE

 

Résumé

Les auteurs de cet article partent du constat que les PME connaissent pour la majorité des difficultés à assurer leur financement. Parmi les solutions pour remédier à ce handicap peut figurer le réseau de partenaires : quatre études de cas souligneront combien les relations de réseau peuvent se révéler des sources possibles de ressources financières.

RESEAU ET CONFIANCE

Dans une première partie, le concept de réseau d'entreprises est présenté de façon succincte, en insistant sur le mécanisme essentiel de coordination qu'est la confiance. L'unanimité n'existe pas relativement à cette dernière, tantôt construite progressivement et rationnellement au fur et à mesure de la relation, tantôt préalable nécessaire à l'échange. L'acception retenue aura des conséquences sur l'étude entreprise des réseaux.

QUATRE ETUDES DE CAS : L'UTILISATION DU RESEAU A DES FINS DE FINANCEMENT

Les données recueillies proviennent du système industriel localisé d'Oyonnax (Ain), qui concentre sur un territoire limité les acteurs de la filière plasturgique et qui est brièvement présenté. Les entreprises ou organisations décrites sont très différentes les unes des autres (forme juridique, secteur d'activité, taille, etc…) mais ont en commun une utilisation de la formule réseau à des fins de financement. Tant l'objet de celui-ci –sur quoi porte-il ?- que son origine sont variables selon les cas.

SYNTHESE

En excluant les formes de financement "classiques", il apparaît néanmoins qu'une typologie selon deux dimensions puisse être élaborée, à savoir :

- origine des fonds (implication ou non du "financé" dans le rassemblement de ceux-ci), d'où la distinction entre le financement "extérieur" et le "cofinancement" ;

- utilisation des fonds (l'usage qui en est fait est-il réservé à une seule firme ou profite-t-il à un ensemble d'organisations ?) d'où la distinction entre une utilisation exclusive ou collective.

Les cas, en nombre certes limité, font ressortir la grande variété du champ des possibles en matière de financement. Une réflexion stratégique s'impose aux dirigeants de PME qui pourront trouver sans doute des "pistes" pour compléter (voire remplacer) la traditionnelle relation (souvent de dépendance d'ailleurs) avec leur(s) "banquier(s)".

Le recours à cette forme de relation partenariale peut avoir un effet de "levier", en servant de catalyseur, en renforçant la coopération mise en oeuvre dans d'autres domaines. Ceci s'inscrit dans une tendance profonde vers des relations de réseautage, à la fois voulues mais aussi imposées par l'environnement (externalisation de fonctions complètes, politiques de flux tendus et de juste à temps, etc…).

Néanmoins, les vagues d'acquisition et de concentration (pas toujours concertées et amicales d'ailleurs !)dans de nombreux secteurs de l'économie mondiale (bancassurance, automobile, pétrochimie, etc…) nous amènent à nous poser la question de savoir si la mise en réseau n'est pas considérée par certains acteurs comme une première "prise de contact" avant une intégration plus "poussée". Plus généralement, "plus de réseau" profite-t-il vraiment à tous les noeuds de celui-ci (comme le prétend une grande partie de la littérature de management stratégique) ou n'est-ce pas plutôt une façon déguisée de tirer profit de relations pour le moins pas toujours équilibrées, le réseau ne profitant en dernier lieu qu'à un, voire plusieurs noeuds.