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Coeurderoy Régis, Durand Rodolphe

Auteur

Régis COEURDEROY

Rodolphe DURAND

 

Résumé

L'analyse sectorielle gagne fortement à intégrer cette dimension historique et les dépendances individuelles qu'elle implique pour l'évolution des firmes. Toute structure organisationnelle est le résultat d'un processus qui s'est étalé dans le temps et qui dessine tacitement les lignes d'une trajectoire individuelle. On ne peut l'ignorer sans prendre le risque de dénaturer la "raison d'être" de ces entreprises. Dit d'un point de vue plus opérationnel, il est certainement plus judicieux d'évaluer la pertinence des choix stratégiques des firmes en tenant compte de leur passé, c'est à dire - fondamentalement - de leur âge.

Si la notion d'âge permet d'enrichir la compréhension du développement individuel des firmes, elle peut cependant introduire des confusions : ambigue par essence lorsqu'il s'agit d'individus, elle devient ambigue par principe lorqu'elle concerne des entités comme les firmes. De fait, si l'individu a biologiquement une espérance de vie limitée, il n'en est pas de même, en revanche, pour des organismes sociaux, notamment les organisations économiques telles que les firmes.

Rien n'impose en effet qu'une entreprise ait une durée de vie nécessairement limitée si elle sait utiliser les ressources de l'innovation pour lutter contre son vieillissement. Analyser l'âge de la firme doit ainsi également se faire en tenant compte de sa capacité interne à développer une dynamique concurrentielle.

L'objectif du présent texte est ainsi de développer une approche contingente de l'analyse concurrencielle. Cela apparaît ici à travers l'idée que la pertinence des orientations stratégiques dépend de l'âge de la firme (pertinence mesurée par la preformance organisationelle). D'autre part, il est montré que le concept d'âge - qui peut être source de confusion - gagne à être abordé pour une institution comme la firme à travers le couple jeunesse-dynamisme.

Dans une première partie, les fondements théoriques de l'âge sont explorés. Il apparaît qu'à travers de nombreuses acceptions, deux conceptions émergent principalement : l'idée de base est, fondamentalement, que l'âge de la firme s'estime non seulement par sa plus ou moins grande jeunesse, mais également par son plus ou moins grand dynamisme. A partir de ces notions de jeunesse et de dynamisme, il est alors possible de proposer des hypothèses théoriques qui permettent de nuancer la pertinence des choix stratégiques individuels sur les performances des firmes. La deuxième partie de ce texte est dédiée aux aspects méthodologiques de la recherche : elle présente l'échantillon étudié (582 entreprises françaises appartenant à l'industrie des biens de consommation), les variables utilisées et les méthodes statistiques. Les résultats sont analysés dans la troisième partie. Enfin, en conclusion, certaines limites inhérentes à cette recherche sont rappelées.