Auteur
Anis JARBOUI1
Résumé
De nombreuses études ont porté sur le lien entre mécanismes de gouvernance protégeant les intérêts des salariés et performance de la firme. En revanche nous constatons l’inexistence d’études françaises sur la relation entre l’investissement en capital humain et ces derniers mécanismes. L’hypothèse centrale de notre recherche est d’examiner auprès des entreprises françaises cotées, si l’intensité d’investissement en capital humain est liée au degré d’implication des salariés dans le système de gouvernance (participation financière des salariés, occupation des sièges dans le conseil d’administration par les salariés, direction). Sont prises par ailleurs en considération, d’autres variables relatives à la latitude managériale et à la présence de L’Etat comme un actionnaires.
Notre échantillon comporte 132 entreprises examinées pendant la période 1994-1998. Les conclusions empiriques obtenues, par des analyses multi-variées (régressions logistiques), sont nuancées mais confirment, en grande partie, la pertinence des variables de gouvernance dans l’explication de l’investissement en capital humain. Ainsi, la pertinence de ces variables est tributaire de l’intensité technologique du secteur d’activité (firme innovatrice) et au niveau de la performance de la firme.
Auteurs
Ali El MIR
Imen Khanchel
Résumé
Dans cette étude, nous avons voulu d’étudier le comportement des investisseurs vis à vis de ma bonne gouvernance.
En nous basant sur un échantillon de 624 firmes américaines pour la période 1994-2003, nous avons formé des portefeuilles des firmes ayant des systèmes de gouvernance différents. En ayant recours à la méthode Buy and Hold Abnomal Return, nous avons pu démontrer que les investisseurs sont prêts à payer plus pour rémunérer la bonne qualité de la gouvernance. En effet, nos résultats montrent que les investisseurs réalisent un rendement de 0,251% s’ils achètent les titres des entreprises ‘bien gouvernées’ et s’ils vendent les titres des entreprises ‘mal gouvernées’
Auteur
Christian MAHIEU
Résumé
Les établissements publics français ont su transformer en profondeur leurs organisations, en portant parfois à la limite l’exploitation des activités que la puissance publique leur a confiées. Aujourd’hui, l’équilibre traditionnel du financement des activités héritées du passé n’étant plus garanti par les pouvoirs publics, les activités émergentes apparaissent comme de nouvelles contraintes mais aussi comme de réelles opportunités. Les directions de ces établissements doivent expliciter les enjeux pour innover et inventer des formes de gouvernance appropriées. Elles ont, en premier lieu, à bâtir des processus stratégiques garants d’une transformation organisationnelle durable. Pour cela, il leur faut construire leurs équipes managériales dans des postures d’action inédites. Au terme d’une recherche menée dans une dizaine d’établissements publics français, nous avons caractérisé ces enjeux et le sens d’une transformation qui conduit à expérimenter de nouvelles formes de dialogue stratégique. Nous avons analysé les expérimentations en cours et focalisé notre attention sur trois enjeux-clés du dialogue stratégique : la constitution d’un sommet stratégique ; la construction des processus et des dispositifs de dialogue stratégique ; la construction sociale des acteurs nécessaires à un tel dialogue, que ces acteurs soient concernés par des enjeux globaux (les fonctions exécutives) ou les émergences d’activités en local (les problématiques d’inclusion des managers intermédiaires dans le processus stratégique).
Auteur
Aida GUERMAZI Epouse Sellami
Résumé
L’objectif de cet article est d’étudier les différentes stratégies d’enracinement que peut suivre un dirigeant et les effets de cet enracinement sur la performance de la firme tunisienne. Cette étude est menée sur un échantillon de 191 observations annuelles concernant 42 PDG d'entreprises tunisiennes cotées à la Bourse des Valeurs Mobilières de Tunis au cours de la période 1997-2003.
La méthodologie adoptée consiste, en premier lieu, à calculer les résidus résultant d'une régression logistique binaire expliquant la décision de maintien ou de remplacement du dirigeant par la performance boursière annuelle et l'âge du dirigeant. Ensuite, une seconde régression linéaire multiple est menée pour expliquer les résidus de la première régression par les variables mesurant les facteurs d'enracinement. Les coefficients de régression ainsi obtenus sont utilisés comme estimateurs de la pondération des facteurs d'enracinement. De tels facteurs sont utilisés pour calculer un niveau d'enracinement théorique pour chaque année et pour chaque PDG.
Les résultats obtenus révèlent que la performance et l'ancienneté du dirigeant au sein de l'entreprise tunisienne participent à la possibilité de maintien du PDG.
Par contre, ni la durée de ses fonctions en tant que PDG, ni les réseaux relationnels établis n’influent sur le niveau d'enracinement.
Les résultats montrent également que la performance est une fonction croissante du niveau d'enracinement des dirigeants, ce qui contredit les résultats empiriques de Pigé (1998) et El Aouadi (2001).
Auteur
Ghazi LOUIZI
Résumé
Dans cette étude, on montre l’importance du conseil d’administration en tant que mécanisme interne de gouvernance des banques à partir de ses divers rôles et surtout des spécificités de la gouvernance de ces institutions. On tente également de démontrer cette importance dans le cas des banques tunisiennes et d’évaluer l’impact du conseil d’administration sur leur performance. La validation empirique concernant un panel construit à partir de 10 banques commerciales tunisiennes observées sur 15 ans de 1990 à 2004 montre que la taille du conseil, la présence des administrateurs externes, institutionnels et des représentants de l’Etat ainsi que la dualité de direction influencent positivement la performance de ces banques qu’elle soit comptable ou boursière. Par contre, la présence des administrateurs étrangers et des représentants des établissements publics influence négativement cette performance.
Auteur
Héla GHARBI
Résumé
S’inscrivant dans le cadre du système de gouvernance des entreprises, notre recherche porte sur un mécanisme de contrôle interne particulier : les salariés actionnaires. Mobilisant la théorie de l’agence ainsi que la théorie d’enracinement des dirigeants, nous nous proposons d’étudier le rôle de l’actionnariat salarié dans la gouvernance des entreprises, précisément dans le cadre des stratégies d’enracinement des dirigeants. Nous adoptons, à cet effet, une approche quantitative reposant sur une méthodologie hypothético-déductive. Fondée sur un échantillon moyen de 167 entreprises françaises cotées et sur des régressions logistiques, l’analyse explicative de notre recherche confirme la possibilité d’enracinement des dirigeants via l’actionnariat salarié sous certaines conditions et met en évidence l’influence des aspects
managériaux de l’actionnariat salarié.
Auteurs
Christian Cadiou
Yann Régnard
Jérémy Morvan
André Rousseau
Résumé
A partir du modèle théorique de gouvernance intégrée, reposant sur une logique de légitimité utile au dirigeant pour restaurer et affermir la confiance, nous nous proposons de caractériser le gouvernement de l’entreprise mutualiste. En effet, le modèle coopératif repose sur des spécificités au niveau de la distribution des pouvoirs, au niveau des mécanismes de contrôle, au niveau des valeurs qui en font un modèle original et, à ce jour, durable. L’acteur qui nous intéresse dans cette recherche est un acteur ubiquiste : le sociétaire est tout à la fois actionnaire, client et fait partie du territoire. Il détient le pouvoir politique et influence le projet économique.
Il est représenté dans les institutions au plus haut niveau par les administrateurs fédéraux qui sont garants du fonctionnement mutualiste. Cette étude interroge ainsi un échantillon de 70 administrateurs fédéraux d’une douzaine de fédérations du Crédit Mutuel dans l’objectif d’appréhender leur conception de la gouvernance mutualiste, d’identifier les catégories de partenaires reconnus et les variables de la
relation firme-partenaires.
Auteurs
Gaëlle Dechamp
Cécile Romeyer
Résumé
Dans le projet d’établissement 2001-2006 engagé par un Centre Hospitalo-Universitaire (CHU), l’accent est mis sur une circulaire de 1997 (renforcée par le plan Hôpital 2007) prévoyant la nécessité pour les hôpitaux de développer une contractualisation interne dans l’optique d’une amélioration de la qualité du service rendu au patient. L’objectif de la contractualisation interne est de décentraliser une partie de la gestion auprès du centre opérationnel (Mintzberg, 1982) de l’hôpital, c’est-à-dire la sphère médicale. Cela devrait ainsi aboutir à la mise en place de pôles, issus du regroupement d’activités ou de services, nécessaires pour atteindre une masse critique et favoriser le dialogue avec la sphère administrative de l’hôpital (Couty, 2002).
La mise en oeuvre de cette nouvelle forme d’organisation hospitalière implique la participation active de tous les acteurs, et notamment des médecins responsables de pôle. Or ces derniers ont souvent une conception étroite et péjorative de la gestion qu’ils associent uniquement à « de la paperasserie et des aspects financiers ».
L’enjeu pour la direction du CHU, pour amorcer le virage de la nouvelle gouvernance hospitalière en 2005, est alors de favoriser l’appropriation du concept de gestion par les médecins. En ce sens, elle a fait appel à une aide extérieure, qui permet aux auteures de cette communication de participer activement à ce processus de changement et d’appropriation.
L’objectif de cet article est alors d’analyser un contexte d’appropriation de la gestion par des acteurs non gestionnaires, grâce à une méthodologie qualitative basée sur le traitement de dix huit entretiens par le logiciel Nvivo. Le processus d’appropriation étudié ne cherche pas à faire du médecin un gestionnaire, mais simplement de lui permettre de mieux comprendre ce concept de gestion et ses intérêts pour le fonctionnement quotidien de son service ou pôle.
Auteur
Imen Khanchel
Résumé
La Tunisie a adopté durant ces dernières années des réformes en matière de gouvernance.
Ainsi nous avons essayé à travers cet article d’étudier les pratiques du système de gouvernance dans ce pays émergent. En effet, en nous basant sur un échantillon de 24 entreprises cotées sur la bourse des valeurs mobilières de Tunis, nous avons pu démontrer que la qualité de gouvernance au sein de ces entreprises ne conduit pas une maximisation de la richesse des actionnaires. Nos résultats montrent que la qualité de gouvernance des entreprises étudiées n’est pas efficace.
Auteur
Peter WIRTZ
Résumé
Depuis le milieu des années 1990, un ensemble d’idées portant sur les « meilleures pratiques » de gouvernance se diffuse à travers le monde sous la forme de codes de bonne conduite. Ces derniers affichent une remarquable convergence des principales recommandations, qui s’inspirent d’une approche essentiellement disciplinaire et actionnariale de la gouvernance. Le présent article s’interroge sur les raisons du succès des « meilleures pratiques » de gouvernance auprès de l’opinion publique. S’inspirant du travail de Fanto (2002) sur la France, il repère dans les principaux textes faisant la promotion des « meilleures pratiques » de gouvernance en Allemagne l’existence d’arguments permettant d’exploiter des biais psychologiques pour obtenir l’adhésion à l’idée d’une gouvernance disciplinaire et actionnariale.